L’enjeu pour le secrétaire départemental de l’UMP : assurer la réélection de ses neuf députés sortants. Et Michel Mercier ne s’est pas fait prier. « Il faut veiller à ce que l’opposition soit la plus forte possible », a insisté l’ancien garde des sceaux. Qui n’a pas hésité à se faire violence pour la bonne cause en appelant à voter pour Georges Fenech.
Le torchon brulait pourtant encore il y a peu entre le candidat UMP, arrivé en tête dans la onzième circonscription, et le président du Conseil général, qui avait soutenu son concurrent centriste Raymond Durand. « Mercier go home, rentre à Thizy ! », lui avait lancé l’ancien juge. « Je comprends très mal l’anglais » a ironisé l’intéressé en retour. S’il a appelé « clairement à voter Fenech », il a aussitôt précisé que ce n’était « pas de l’amour, ni de l’affection ». « On ne va pas s’embrasser sur la bouche », a-t-il ajouté.
Quant au Front national, les deux Michel respectent rigoureusement la ligne ni-ni définie par la direction nationale de l’UMP, estimant qu’« appeler à voter à gauche n’a pas de sens ». « Il n’y a pas d’accord avec le FN, ni avec la gauche, un point c’est tout », ont-ils martelé.
Si Michel Forissier estime qu’il ne serait « pas anormal que le FN ait des députés » et qu’« aucun parti ne dit que des bêtises », il juge toutefois que le « FN n’est pas compatible avec les valeurs fondamentales de l’UMP », précisant qu’« il n’a jamais eu de compromission » avec le parti de Marine Le Pen.
Dans le Rhône, le Front national s’est qualifié pour le second tour dans les onzième et quatorzième circonscriptions. Il accuse toutefois respectivement 10 et 15 points de retard sur ses opposants. Il y a donc peu de risque que l’un deux se fasse élire. « Je fais confiance aux républicains qui ne devraient pas voter FN », a conclu Michel Mercier.