Au petit matin du 2 mars 2024, environ 300 personnes avaient envahi l’usine Arkema de Pierre-Bénite pour y accrocher des banderoles et taguer des slogans sur les murs. Huit d’entre eux avaient été interpellés. Majoritairement relaxés en première instance, ils avaient comparu devant la cour d’appel le 11 février dernier. Aux peines de prison avec sursis et amendes requises par le parquet s’ajoutaient les dommages et intérêts réclamés par Arkema.
Dans son délibéré, le président de la cour, Jean-Hugues Gay, a relaxé six des huit prévenus et condamné les deux autres à 300 euros d’amende. L’un pour rébellion, il s’était chamaillé avec des policiers en civil. L’autre pour participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations. Pourquoi seulement elle ? Son absence à l’audience de février lui a-t-elle été préjudiciable ? Une décision jugée « incompréhensible » par Me Adeline Dubost, l’une des avocats des prévenus.
Malgré ces deux condamnations, le soulagement dominait chez les prévenus et leurs avocats. « La justice a consacré leur innocence pour cette action qui était dans l’intérêt public », s’est félicité Me Olivier Forray, un autre membre du quatuor d’avocats qui avait plaidé la liberté d’expression. Le parquet et Arkema disposent de dix jours pour former un pourvoi devant la Cour de cassation.