Lundi 11 avril, la phase dite pédagogique de la loi sur le voile intégral prendra fin et l’interdiction deviendra effective. « Si un policier me demande de le soulever, je refuserai », déclare la jeune femme, affirmant qu’elle préférait rester à la maison « si je suis en danger ».
Samia ne porte le voile que depuis peu. Elle raconte que le décès de sa grand-mère il y a un an a été l’évènement déclencheur. « Je me suis sentie coupable de ne pas avoir remercié mon Seigneur de m’avoir créée, de me m’avoir donné tout ce que j’ai », se souvient-elle. « Avant je priais, mais je ne prenais pas de cours. Depuis, j’ai commencé à m’investir beaucoup plus, à apprendre la science et à lire le Coran. »
Ses propos sont résolus, mais son regard fuit. Elle tourne la tête, parle de façon intermittente. Dans sa famille, sa décision de porter le niqab a fait scandale, dit-elle. « J’ai reçu une éducation très ouverte, pas du tout une éducation religieuse. » Seules quelques cousines sont aujourd’hui voilées. « Je suis passée d’un personnage à un autre », commente Samia.
La loi sur le voile, « c’est une loi contre les musulmans, contre l’Islam », s’emporte-t-elle. « En faisant ce qu’ils font, ils divisent les gens. » Cette loi, c’est parce qu’il y a « de plus en plus de femmes voilées. Les gens prennent peur », estime-t-elle avant de s’écrier : « on ne fait de mal à personne. On adore notre seigneur c’est tout. »
Puis elle ajoute : « il faut savoir pourquoi les femmes portent le voile intégral, le plaisir qu’elles ressentent à le porter. Ce n’est pas pour faire du mal, c’est par pudeur. L’Islam c’est la soumission à Dieu, c’est dans notre cœur. » Avant de conclure : « Je ne suis pas une femme soumise, je suis une femme libre derrière mon voile. »
*prénom d’emprunt
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