Deux semaines après sa victoire contre les Allemands de Schalke 04 (1-0), l’OL a de nouveau pris une bouffée d’air frais grâce à la Coupe d’Europe, vainqueur cette fois-ci de l’Hapoël Tel-Aviv (3-1). Un pèlerinage en Israël qui tombait bien pour des Lyonnais déçus, usés et encore meurtris par le scénario catastrophe du week-end dernier (défaite dans le 100ème derby face à Saint-Etienne, 0-1). Au centre de tous les débats ces derniers jours, le coach lyonnais Claude Puel décidait d’aligner les onze mêmes joueurs face aux Israéliens que face aux Verts. Un choix qui reléguait le jeune Pjanic sur le banc et donnait pleine confiance à Kim Källström, aligné en milieu de terrain avec Toulalan et Gourcuff.
Un début de match idéal
Dès l’entame du match, l’OL dominait les débats. En effet, plus agressifs, avec plus d’envie, de fluidité, de rapidité et de technique (et peut-être aussi avec le besoin de se rassurer rapidement), les joueurs rhodaniens entamaient le match de la meilleure des façons. Comme souvent très actif sur son côté droit, Jimmy Briand, après une première frappe cadrée à la cinquième minute, obtenait un penalty deux minutes plus tard, accroché dans la surface de réparation par Badir. L’arbitre M. Webb infligeait la logique sanction et offrait à Bastos la possibilité de marquer son deuxième but en Ligue des Champions, après celui qu’il avait inscrit à Gerland contre Schalke. Sans trembler, le Brésilien s’élançait et prenait Enyeama à contre pied (1-0, 7’). Un début de match idéal marqué par une emprise totale des Lyonnais, visiblement bien plus concernés par la Coupe d’Europe que par la Ligue 1.
Au grand bonheur de son Président, l’OL s’exprimait davantage dans l’action que dans la réaction. Mais après vingt minutes d’un jeu fluide et plein de promesses, la machine s’est elle-même mise à tourner au ralenti, ce qui a eu le don d’agacer les 13 000 spectateurs du stade de Bloomfield. Lyon, sûr de sa maîtrise, ne semblait pas vouloir tirer sur les organismes, histoire de ne pas trop puiser dans les ressources avant un match capital samedi, à Nancy. « Ce match n’était pas évident, notamment en raison de la chaleur » confiait Michel Bastos, tentant de justifier le peu d’efforts fournis par l’OL dès la fin du premier quart d’heure. Un manque d’implication qui aurait pu coûter cher aux Lyonnais s’ils n’avaient pas eu l’excellent Hugo Lloris dans les cages, très sollicité et déterminant à plusieurs reprises sur de lointaines (mais cadrées) frappes israéliennes.
Lyon, principalement mis en difficulté sur corner, partait en contre avec Gourcuff et Gomis (35’), mais le second ne profitait pas de la belle ouverture du premier pour doubler le score en faveur des Gones. Malheureusement, Bafé Gomis, dont les frappes ont terminé sur les poteaux bordelais (il y a dix jours) et stéphanois (dimanche), confirmait son début de saison peu réaliste. Heureusement, une autre recrue de l’été 2009 allait placer l’OL sur de bons rails.
Lyon assomme Tel-Aviv au bon moment
Gourcuff au corner, Bastos à la retombée pour une volée pleine lucarne : l’action en elle-même était presque aussi magnifique que la frappe de l’ancien lillois, contrée par un défenseur de l’Hapoël Tel-Aviv au départ et qui s’en allait transpercer les filets du malheureux gardien adverse, impuissant (2-0, 36’). Lyon prenait deux buts d’avance sur l’Hapoël et méritait clairement son avantage au score. Le deuxième but venait cependant à point nommé, car la qualité de jeu des Lyonnais se détériorait de minute en minute.
Celui qui, au contraire, devenait de plus en plus puissant au sein de l’entrejeu rhodanien, c’était Jérémy Toulalan. Dans une très mauvaise passe durant la Coupe du Monde et depuis le mois d’août dernier, l’ancien Nantais a retrouvé une bonne partie de ses capacités, hargneux et faisant état d’un pressing conséquent. Serein à la récupération, appliqué en relances, la Toul’ délivrait un match convaincant. Même constat pour Pape Diakhaté, recrue discrète qui forme avec Lovren une charnière centrale pour le moins solide.
En deuxième mi-temps, les Israéliens revenaient avec beaucoup plus d’envie et d’intentions. Dans un schéma plus offensif, Lloris devait rester vigilant et l’espoir renaissait dans les rangs adverses lorsque Lovren, par manque d’expérience, concédait un penalty. Inédit, c’est le gardien de l’Hapoël Tel-Aviv, Enyeama, qui traversait tout le terrain pour s’en aller battre Lloris d’un contre-pied parfait (2-1, 79’). Les dix dernières minutes s’annonçaient compliquées pour l’OL, et allaient l’être.
La malédiction continue
En toute fin de match, alors que Pjanic (remplaçant Gourcuff) et Briand, face aux buts, manquaient le K.O., le double buteur du soir Michel Bastos était victime d’un claquage après une ultime course latérale (90’), et était rapidement remplacé par Maxime Gonalons. Alors que l’on pensait côté lyonnais avoir résolu le problème des blessures à répétition, avec la mise à l’écart du préparateur physique Vincent Espié, la blessure du Brésilien a réveillé de vieux démons. La fin du match était animée, rugueuse, et Toulalan, pris en sandwich par deux joueurs israéliens, restait au sol, touché dans le bas du dos. A trop se découvrir pour tenter d’égaliser, l’Hapoël Tel-Aviv subissait un ultime contre de Jérémy Pied et de Miralem Pjanic. L’arbitre de la rencontre laissait l’avantage à l’OL après que Pied ait été fauché dans la surface de réparation, et Pjanic, seul face aux cages, inscrivait le but de la délivrance (3-1, 94’).
Une dernière accélération qui aura permis à l’OL de prendre le large et de ramener trois points très importants du côté de Lyon. « C’est une très belle victoire qui peut nous redonner confiance. On en avait vraiment besoin » avoue Michel Bastos. Il sera probablement absent du côté de Nancy, ce samedi, tout comme Delgado et Lisandro, trop justes physiquement, et Briand, suspendu. Et l’international auriverde de conclure : « Parfois on joue bien et on perd, comme contre Saint-Etienne. Là, on n’a pas joué aussi bien mais on a gagné ».
La roue tourne. Et même si la Ligue 1 boude l’OL depuis maintenant trois saisons, assurément l’Europe lui réussit encore.
