Serpent de mer, croisée chimère, le RER à la lyonnaise refait surface à chaque échéance électorale. S’il y a autant d’interprétations que d’orateurs évoquant le concept, une chose est claire : il ne s’agit pas de creuser des tunnels et de construire des gares souterraines comme pour le véritable RER, celui de la capitale. Le projet consiste plutôt en un meilleur cadencement des TER existants et une tarification commune permettant de passer du train au métro sans avoir à jongler avec plusieurs abonnements.
Mais même cette version minimaliste d’un système de transport régional intégré n’arrête pas de prendre la poussière dans les cartons du conseil régional et de la métropole de Lyon. D’autres agglomérations comme Strasbourg et Bordeaux ont déjà mis leurs RER sur les rails, tandis qu’à Lyon, on préfère jusqu’à présent s’interpeller par médias interposés plutôt que de se mettre sérieusement autour d’une table.
Tout cela appartient désormais au passé, promet la préfète Fabienne Buccio. Entouré du vice-président régional délégué aux transports Frédéric Aguilera et de son homologue du Sytral* Vincent Monot, elle a donc annoncé le lancement d’études d’une durée « d’une grosse année », et dont le coût de 2,5 millions d’euros est réparti entre l’Etat (50%), la région Auvergne-Rhône-Alpes (25%), le Sytral (13%) et le Grand Lyon (12%). Les protagonistes promettent de tout mettre à plat : de la tarification au schéma multimodal et du plan de financement à la gouvernance.
La question du financement
Le projet dépasse largement les limites de la Métropole puisque le territoire concerné fait « deux à trois fois celui du Sytral », précise Frédéric Aguilera, qui souhaite passer de 220 000 à 300 000 voyageurs par jour sur les lignes ferroviaires en Auvergne-Rhône-Alpes. Pour cela, le vice-président n’entend pas « attendre la fin des études pour agir ». Selon lui, avec les infrastructures et le matériel existants, « le nombre de trains peut être augmenté de cent par jour », soit une hausse de 15%. Et ce dès fin 2026.
Reste à savoir qui paie. La région attend une participation du Sytral de 50%. Vincent Monot promet une réponse rapide à cette « question difficile des financements ». Mais pas de quoi s’inquiéter, à l’en croire Frédéric Aguilera. « Les choses se passent très bien entre la région et le Sytral », affirme le vice-président régional. Il faut l’espérer, si le RER à la lyonnaise veut passer un jour du rêve à la réalité. « Ce projet, on le réussira ensemble ou on le ratera ensemble », résume la préfète Fabienne Buccio.
* l’autorité organisatrice des transports de la métropole de Lyon