14 600 entreprises créées dans le Grand Lyon, aucune agglomération française (hors Ile de France) n’a fait mieux en 2011. Ramené au nombre total des entreprises grand-lyonnaises, cela représente un taux de renouvellement de 18,2%. Seules trois agglomérations françaises (toujours hors Ile de France) peuvent se targuer d’un meilleur dynamisme : Montpellier (19,8%), Bordeaux (18,8%) et Toulouse (18,5%).
Auto-entrepreneur : beaucoup de créations, peu d’activité
Si le nombre de créations d’entreprises a certes connu une augmentation soutenue entre 2001 et 2008, passant de 4828 à 8157 nouvelles structures, il a littéralement explosé avec la mise en place du régime d’auto-entrepreneur. Ce nouveau statut social, qui bénéficie de démarches administratives simplifiées et d’allègements de charges sociales, représente en 2011 55% des nouvelles inscriptions.
En additionnant les trois formes juridiques unipersonnelles (auto-entrepreneur, entreprise individuelle et EURL), le pourcentage des entreprises créées par une personne seule atteint même les 79% en 2011. Contre donc seulement 21% pour des projets réunissant plusieurs associés. Et 94,3% des jeunes structures démarrent sans le moindre salarié.
C’est précisément la chute du nombre d’entreprises individuelles (-12,0%) entre 2010 et 2011, qui tire les statistiques vers le bas. Car en même temps, le nombre de sociétés créées a bondi de 7,2%.
Dans le collimateur de la nouvelle ministre chargée de l’artisanat, Sylvia Pinel, qui le suspecte de concurrence déloyale faite aux artisans, le statut de l’auto-entrepreneur ne brille pas non plus par ses performances économiques. 60% n’ont qu’une très faible activité, voire aucune du tout.
Ce statut a ouvert « l’entreprenariat à des profils d’une extrême diversité : étudiants, retraités, fonctionnaires, salariés parfois précaires... en quête d’un complément de revenu », explique Alain Fayolle, professeur d’entreprenariat à l’école de commerce EM Lyon. Or, les facilités administratives et sociales ne doivent pas faire oublier l’essentiel : le développement d’une activité viable. « 60% des entreprises n’ont pas permis de créer d’emploi un an après leur lancement », précise l’enseignant.
Lyon ville de l’entrepreneuriat
Pour aider les créateurs à se lancer et à pérenniser leur activité, et ceci quelque soit le régime juridique choisi, le Grand Lyon a mis en place le réseau Lyon ville de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui riche de 48 structures partenaires (chambres consulaires, pépinières, structures de financement et d’accompagnement…) et 200 experts en création, il accompagne entre 10 000 et 12 000 porteurs de projet chaque année. Avec succès : « les chances de survie d’une entreprise de 3 ans sont environ de 50%. Celles suivies par Lyon ville de l’entrepreneuriat, affichent un taux de 75% », affirme Ronald Sannino, vice-président de la Chambre de commerce de Lyon.
