Il attendait cela depuis cinq mois. A dix jours du premier tour, le vice-président écologiste du Conseil régional a enfin pu écrire aux militants socialistes du Rhône, qu’il est censé représenter aux législatives, en vertu d’un accord national entre le PS et les Verts. Dans une lettre de quatre pages, il détaille son CV et répond aux critiques formulées par Gérard Collomb.
le maire de Lyon reproche à Meirieu de « voter à la Région contre tous les dossiers qui sont essentiels pour l’agglomération lyonnaise » Et de citer les subventions destinées à l’Opéra de Lyon, le Cancéropole et Biovision.
Biennale oui, Opéra non
« Le budget total annuel de l’Opéra de Lyon est de 36 millions d’euros, ce qui est supérieur au budget total de la Région Rhône-Alpes en matière culturelle (35 millions d’euros, ndlr) », rétorque le vice-président régional dans sa lettre. « J’ai voulu privilégier la Biennale de la danse, qui implique 500 communes, mobilise 20 000 amateurs et attire plus de 250 000 personnes (contre 5000 à l’Opéra, ndlr). »
Et de poursuivre « j’ai voté pour la recherche en cancérologie, mais effectivement contre les subventions destinées à soutenir une industrie pharmaceutique aux bénéfices indécents. » Avant de rappeler que c’est lui qui a « délocalisé dans le région lyonnaise l’Institut national de recherche pédagogique » et « organisé la venue à Gerland la bibliothèque Diderot ».
Quant aux attaques sur son supposé manque de travail de terrain, le candidat écologiste s’emporte : « On n’a pas tout à fait la même conception du terrain ! » Et de rappeler qu’il milite depuis 1976 dans le 5ème arrondissement. « Il y a 35 ans, j’ai déjà appris le français à des enfants chiliens au centre Pierre Valdo. » Avant de se battre pour des enfants sans papiers.
La dernière ligne droite
« Nous entrons dans la dernière phase », annonce le candidat, qui a organisé plusieurs ateliers thématiques depuis le début de la campagne, sur l’éducation, la formation, la santé, l’environnement, l’emploi, le logement, la précarité et la démocratie.
« Il est temps de finir avec ces querelles qui masquent les vrais enjeux », clame l’écologiste avant de s’en prendre au bilan du député sortant Michel Havard : « Il a voté avec dévouement tous les privilèges accordés par Nicolas Sarkozy aux plus riches. »
Aux « lois sur la sécurité qui ont bafoué les libertés sans jamais faire reculer l’insécurité », Meirieu oppose « une politique de prévention qui renverse la tendance de la stigmatisation ». Et d’annoncer : « Sur le développement durable, nous allons lui demander ce qui reste du Grenelle de l’environnement. » Avant de glisser : « Je n’ai pas entendu Thierry Braillard se prononcer sur ces questions ».
Prochaine étape : un « grand meeting » le 6 juin, salle Molière sur le thème de la jeunesse avec les présidents du MJS et des Jeunes écologistes.