Une vingtaine de policiers barraient l’entrée de la salle municipale. La manifestation s’est alors tenue sur le trottoir en face. Plusieurs orateurs se sont succédés pendant 2 heures, dont l’ex-député britannique Georges Galloway, le journaliste et écrivain René Naba et l’avocat Gilles Devers. Puis, l’assistance s’est déplacée aux Terreaux pour marquer sa désapprobation, précédée par les policiers qui avaient alors dressé un cordon devant l’Hôtel de ville. « C’est une atteinte à la liberté d’expression », s’insurge Georges Gumpel de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), venu assister au débat.
« Le contrat de location a été résilié car des affiches et messages sur Internet annonçaient la venue de représentants du Hamas et du Hezbollah » se justifie la mairie. « Il y avait simplement une liaison téléphonique prévue avec Gaza », rétorque Georges Gumpel. L’affiche de la conférence, ambiguë, annonçait néanmoins la « participation » de « représentants » du Hezbollah et du Hamas. L’UJFP dénonce dans un communiqué une « politique des deux poids deux mesures », la mairie de Lyon mettant, selon elle, « régulièrement cette même salle à la disposition des organisations sionistes locales ».
Cette polémique fait suite à une autre, provoquée par la cérémonie dimanche en mémoire de la rafle de la rue Sainte-Catherine. Contrairement au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), pro-israélien, l’UJFP n’y était pas conviée. « Les juifs progressistes ne sont jamais invités aux cérémonies », s’insurge Georges Gumpel, « alors que mon père a été interné à Monluc, avant d’être déporté. » Il accuse le maire de Lyon de « se coucher lamentablement devant les organisations sionistes ».
Cette commémoration était aussi restée en travers de la gorge du parti communiste. Celui-ci accuse le CRIF d’avoir profité de l’occasion pour « faire confondre antisionisme et antisémitisme ». Contrairement au sémitisme qui désigne simplement le peuple juif, le sionisme est un idéologie politique qui prône le retour des juifs vers leur royaume d’origine. « C’est scandaleux qu’on laisse dire qu’un antisioniste est antisémite », s’étrangle Nawel Bab-Hamed, élue du 1er arrondissement, qui dénonce un « argumentaire religieux » pour justifier l’occupation des territoires palestiniens. Avant de conclure : « je trouve scandaleux que le maire de Lyon laisse dire ça. »
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