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Philippe Meirieu, ancien directeur d’IUFM

« Les stagiaires hésitent entre dépression et répression »

Ancien directeur de l’IUFM de l’académie de Lyon, l’actuel vice-président du conseil régional Philippe Meirieu s’inquiète aujourd’hui de la disparition programmée de la formation des enseignants.

Quel était votre rôle dans la création des IUFM ?

J’ai beaucoup milité pour leur création. A l’époque, à la fin des années 80, les professeurs n’avaient pas de formation commune. Les enseignants du primaire, du secondaire et des filières technologiques avaient chacun des écoles dédiées. Je pensais qu’il fallait une formation unifiée pour suivre l’évolution de l’école publique et les nouvelles exigences sociales. Il fallait que l’école soit porteuse de la réussite.

Cette formation en IUFM a beaucoup été critiquée par la suite.

Bien sûr, cette formation n’était pas parfaite. En quinze ans d’existence, elle a montré des failles. Je pense cependant qu’on pouvait les réformer au lieu de les faire quasiment disparaître comme cela est le cas aujourd’hui. L’outil n’était pas parfait certes, mais ce n’est pas en le cassant qu’on risque de l’améliorer.

Qu’est-ce que la réforme a changé dans la formation des professeurs selon vous ?

Le changement majeur, c’est la suppression de l’alternance. Il est d’ailleurs assez pittoresque de voir qu’un gouvernement qui vante la formation par alternance dans tous les autres secteurs économiques la supprime pour l’enseignement. Beaucoup de jeunes professeurs me disent les difficultés qu’ils ont à être ainsi privés de formation.

Pourtant ils sont bel et bien partis en formation pour plusieurs semaines.

Oui mais cette formation intervient trop tardivement, elle aurait dû se faire avant la rentrée. Elle ne dure pas assez longtemps et elle n’est absolument pas structurée. Dans ce système les professeurs-stagiaires n’ont plus le choix : ils hésitent entre la dépression et la répression.

Lire aussi :

- Formation des maîtres : « Les élèves payent le prix de la réforme »
- « Le rectorat nie totalement nos difficultés »
- Les enseignants unis contre les suppressions de postes

Photo : © Michael Augustin (archives)

Publié le : mardi 22 février 2011, par Eve Renaudin

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1 commentaire pour cet article


  • « Les stagiaires hésitent entre dépression et répression » 23 février 2011 à08:09, par Jean-Pascal SIMON

    je suis totalement d’accord avec Ph. Meirieu ...
    Les professeurs stagiaires mis devant les élèves sans formation professionnelle sont en difficulté, ... ce ne sont pas les seuls. Les étudiants de master 2 qui préparent les concours de recrutement sont aussi en grande difficulté, ils doivent préparer un concours très sélectif, en même temps un master ... en sachant qu’il n’y aura pas plus d’un étudiant sur 3 OU 4 qui finalement sera admis au concours.

    Qu’en sera-t-il à la rentrée prochaine ?

    Beaucoup d’étudiants devront faire une sixième année ... comment vont-il se la financer : en étant pour certains vacataires de l’éducation nationale ... les autres ?
    Les lauréats des concours ne seront guère mieux préparés que les stagiaires de cette année : le concours sont essentiellement théoriques, les étudiants de master n’ont que quelques journées de stage (à Grenoble les futurs professeurs des écoles n’ont que 2 x 6 jours de stage lors desquels ils ont réellement la classe en charge) au final ils n’apprennent rien que ce qu’ils savent déjà faire : tenir une classe ... mais qu’apprennent réellement les élèves ? ? ne parlons pas de leur évaluation.

    Formateur d’enseignants depuis 20 ans, j’ai décidé de quitter la formation des enseignants tant je suis en désaccord avec le travail de gribouille qu’on nous demande de faire (que faire avec 40h00 de cours sur l’enseignement du français de la maternelle au CM2 ? de l’information pas de la formation) ...
    On aura beau jeu de critiquer la formation "masterisée", on savait dès le départ que les solutions qui ont été imposées ne pouvaient que conduire à l’échec.
    Au final, ce sont des années d’échec scolaire pour les élèves en difficulté qu’on est en train d’organiser ...
    C’est grave ! !

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