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Des manifestants syriens harcelés

Lyon : le bras long de Bachar al-Assad

En Syrie, la répression sévit sans fléchir. Plus de 6000 personnes ont été tuées, des dizaines de milliers ont disparu, selon l’opposition. Et l’influence des services de renseignements du président syrien Bachar al-Assad s’étend jusqu’à Lyon. Les manifestations qui se déroulent dans la capitale de Gaules, comme dans d’autres villes françaises, sont étroitement surveillées par Damas. Et des représailles ne se font pas attendre. Lyon Info a rencontré un opposant syrien à Lyon.

Le 26 août dernier, plusieurs manifestants se font agresser et certains tabasser à Paris par une vingtaine de Syriens pro-régime, dont certains portent des passeports diplomatiques.

Le 26 décembre, Fehrad Ahma, un opposant syrien installé à Berlin, est lui aussi agressé à coups de matraque à son domicile par deux sbires du régime baasiste. Depuis, quatre employés de l’ambassade syrienne à Berlin ont été expulsés et un autre placé en détention.

Paris, Berlin, Londres, Stockholm, « des manifestants syriens vivant en Europe et aux États-Unis sont systématiquement surveillés et harcelés par des représentants des ambassades syriennes et d’autres personnes agissant pour le compte du régime syrien », écrit Amnesty International dans un rapport. « Le régime semble avoir mené une campagne systématique – et parfois violente – visant à réduire les Syriens de l’étranger au silence au moyen de la peur. »

Un millier de Syriens à Lyon

On estime à quelque 50 à 60 000 le nombre de Syriens vivant en France, dont un petit millier à Lyon. Tous ou presque ont laissé de la famille dans leur pays. Depuis le début de la révolte, le 15 mars dernier, ils se mobilisent pour soutenir leurs compatriotes.

A Lyon, les manifestations ont commencé fin mars 2011. Depuis, des dizaines ont eu lieu aux Terreaux ou à Bellecour. La plus grande a réuni le 22 novembre dernier un millier de personnes, venues de toute la France. Parmi eux, des moukhabarat, ces agents du redouté service de renseignement syrien.

« Le régime met beaucoup de moyens pour surveiller les gens », s’indigne l’opposant syrien, que Lyon Info a rencontré, et qui a souhaité conserver l’anonymat. « Il devrait en mettre autant pour régler les problèmes du pays. » Pas de passage à tabac encore à Lyon, mais des intimidations. « Ils filment les gens ici et font pression sur les familles restées là-bas. »

Contrairement à l’Algérie ou la Tunisie, la Syrie ne dispose pas de consulats en France. Faute de représentation en province, la surveillance des opposants serait l’œuvre d’étudiants baasistes. 5 à 8000 jeunes Syriens font leurs études en France, grâce à des bourses obtenues dans leur pays. Un moyen pour le régime de les tenir à l’écart de la contestation. « Ils ont peur de perdre leur bourse », explique un universitaire.

Une partie est encartée à l’Union nationale des étudiants syriens, l’association officielle qui affiche fièrement la photo d’al-Assad sur son site. A l’origine d’une contremanifestation fin janvier à Paris, l’association dispose de six antennes en province.

Convaincus par la juste cause, certains de ses adhérents prêteraient donc main forte au régime de Bachar al-Assad, filmant et photographiant les opposants dans les rassemblements. Des images transmises directement à Damas.

« Il faut traumatiser les gens »

« Des agents du service secret ont rendu visite à un de mes cousins en Syrie. Ils lui ont montré des photos de moi, lui ont demandé quels liens il entretenait avec moi. Le lendemain, il a été rétrogradé dans son travail. Il gagne maintenant moins d’argent », raconte l’opposant syrien.

Selon lui, le régime baasiste dispose d’un éventail de représailles gradué. D’abord, les moukhabarat demandent aux parents restés en Syrie de « raisonner » leurs proches en France. Puis, suivent des sanctions financières et finalement la prison pour les parents des plus récalcitrants.

« Le régime a tiré les leçons de la chute de Ben Ali et de Moubarak », analyse cet opposant. « Il pense qu’ils ont été trop mous, pas assez répressifs. Bachar al-Assad pense qu’il faut traumatiser les gens. »

Photo : DR

Publié le : vendredi 17 février 2012, par Michael Augustin

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2 commentaires pour cet article


  • Lyon : le bras long de Bachar al-Assad 20 février 2012 à12:39, par yann

    on aimerait aussi lire que les manifestants pro-Bachar qui se font tabasser à Paris ou sur le prêtre de la paroisse gréco-catholique arabe de paris qui s’est vu menacé s’il disait une messe en l’honneur de tous les Syriens morts, messe qui a été commandée par les Syriens pro-Bachar de Paris.

  • Lyon : le bras long de Bachar al-Assad 18 avril 2012 à02:54, par SyriAlAssad

    Vive la Syrie Vive Bashar Al-Assad !!!!!!!! Allah Souria Bashar w Bass !!!!

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