« Tant qu’il n’y a pas eu de vote, je ne sais pas qui a gagné », commentait goguenard Gérard Collomb dès son arrivée à la préfecture, assurant à qui voulait l’entendre que « rien n’est joué » et affirmant qu’il comptait réitérer son coup de 2001, quand il avait conquis la communauté urbaine alors que la gauche y était minoritaire. « Une drôle de façon de respecter le vote des électeurs », commentait alors l’entourage de Michel Mercier. « La probabilité qu’on aboutit est modeste », tempère Jacky Darne, premier secrétaire du PS du Rhône. « On tâte un peu le terrain, il y a des échanges ». Qu’à cela ne tienne, le ministre de la justice a décidé, comme déjà en 2008, de différer sa retraite de la vie politique départementale, et de jeter tout son poids dans la balance pour conserver le Conseil général à droite.
Au cœur de ces « échanges » : les deux élus du Parti radical valoisien : les maires de Belleville et d’Anse Bernard Fialaire et Daniel Pomeret. Le parti de Jean-Louis Borloo est soupçonné de vouloir quitter l’UMP pour prendre son indépendance. Les deux élus rhodaniens, ont-ils les même velléités de liberté ? « Bernard Fialaire, vice-président national du Parti radical, rencontrera demain soir Jean Louis Borloo pour évoquer la situation nationale et déterminer la ligne politique du Parti Radical au lendemain de ces élections cantonales. Les Radicaux du Rhône se retrouveront, au niveau local, ce mercredi pour acter leur position et leur vote lors de l’élection de l’exécutif du Conseil Général du Rhône », se sont-ils contentés de répondre dans un communiqué adressé à la presse.
L’élection du président du Conseil général aura lieu jeudi à 15h.