Bonjour, Mour. Est-ce que tu peux te présenter en deux mots, pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Je m’appelle Mour Paye, j’ai 17 ans et je suis attaquant chez les moins de 19 ans de l’OL. J’ai commencé ma carrière au Lyon Olympique Sportive Club à l’âge de 6 ans, et j’ai rejoint l’OL deux ans plus tard, alors que j’étais en poussin 2ème année.
Tu es donc arrivé à l’OL à l’âge de huit ans. Raconte-moi un peu les conditions de ton arrivée à Lyon.
On avait regardé sur internet avec mon frère, et on a vu qu’il y avait une détection de l’OL. Je m’y suis rendu, ça c’est bien passé et on m’a téléphoné le lendemain. J’ai intégré le club l’année d’après.
Pourquoi as-tu choisi l’OL comme club de formation ?
Parce que c’est mon club de cœur. Je suis né ici, à Lyon, et j’ai grandi pendant que l’OL enchaînait les titres de champion.
Passons à ton style de jeu. Quel est ton positionnement préféré sur le terrain ?
J’aime jouer derrière l’attaquant, mais aussi devant lui, dans un positionnement très axial. Il m’arrive aussi de jouer à gauche.
La saison des U19 : « Il y a une très bonne ambiance dans notre groupe »
Ton équipe réalise un bon début de saison, 2ème à égalité de points avec Saint-Etienne, et à deux points du leader niçois. Comment juges-tu ce début de saison ?
On a fait un bon début de saison, sauf au mois de décembre, où on était fatigué physiquement. Sinon ça va, on a de l’ambition.
Comment est-ce que tu expliques que vous êtes très performant à domicile (7 matchs, 6 victoires et 1 nul), et un peu plus en difficulté à l’extérieur (7 matchs, 2 victoires, 3 nuls, 2 défaites) ?
Je pense qu’à domicile, quand on joue à Gerland, on connait bien le terrain, il est assez large, ça nous permet de bien jouer, alors qu’à l’extérieur, ce sont le plus souvent des petits terrains, et ils sont synthétiques, notamment dans le sud. Le côté mental joue aussi, on est plus performant quand le public est là pour nous encourager.
Et d’un point de vue personnel, comment tu juges ton début de saison (Mour Paye est le meilleur buteur de son équipe, avec six buts inscrits en 14 matchs, ndlr) ?
Pour l’instant je fais un bon début de saison, je suis satisfait. Il faut que je continue à travailler à l’entraînement pour progresser encore.
Tu t’es montré décisif lors des grands rendez-vous cette saison : tu as marqué contre Nice (leader du groupe), égalisé contre l’ASSE (3ème) et Marseille (8ème). Est-ce que ce réalisme face aux grosses équipes ne montrerait pas une certaine forme de maturité dans ton jeu ?
Je ne sais pas trop… En tout cas, si ça peut aider l’équipe, c’est tant mieux.
On a l’impression que vous êtes plutôt potes dans cette équipe des U19. Comment tu définirais l’ambiance qui règne dans ce groupe ?
Oui, ça fait longtemps qu’on joue ensemble, dans les différentes catégories d’âge. Certains sont là depuis trois, quatre ans. Entre l’année dernière et cette année, seuls deux ou trois joueurs ont changé de club.
Le coach : Christophe Delmotte
Parlons maintenant de ton coach, Christophe Delmotte. Il est arrivé l’été dernier, afin de prendre en main ton équipe, les U19 de l’OL. Est-ce que tu as l’impression que son expérience du plus haut niveau apporte véritablement un plus ?
Oui, sans aucun doute, parce qu’il a connu un nombre de bons entraîneurs important dans sa carrière. L’année dernière, par exemple, il était adjoint à Lens, donc ça lui a donné de l’expérience pour entraîner. Ce qui le différencie, c’est qu’il insiste vraiment sur l’engagement. A part cela, il n’est pas vraiment différent des autres coachs que j’ai connus.
J’imagine qu’il vous a fixé des objectifs en début de saison ?
Oui, comme chaque année. On doit essayer de faire le meilleur parcours en championnat, et aller le plus loin possible en Coupe Gambardella.
Au fil des années, quel est l’entraîneur qui t’as le plus marqué ?
Je dirais Armand Garrido, en première année des U17, parce qu’il associe le psychologique au travail physique, et il appuie sur l’importance du mental.
Son avenir : « L’important, c’est de prendre du plaisir sur le terrain »
Tu vas fêter tes 10 années en tant que joueur de l’OL l’année prochaine. J’imagine que c’est une énorme fierté. Comment vois-tu ton avenir, justement ?
Je préfère me concentrer sur le moment présent au lieu de me poser des questions qui ne serviraient à rien. L’important pour moi, c’est de prendre du plaisir sur le terrain. Et après, arrivera ce qui arrivera… Bien sur, mon objectif à long terme est d’être footballeur professionnel, mais l’important pour moi est vraiment de me faire plaisir pour l’instant.
D’autant que la nouvelle politique de l’OL, basée sur la jeunesse, doit te donner envie de rester au club…
Absolument, ça fait plaisir de voir des potes comme Lacazette qui commencent à s’imposer dans le groupe pro. Ca donne envie de faire comme eux, d’autant qu’il y a de la qualité dans notre groupe.
On sait qu’il existe deux catégories de footballeurs : ceux qui jouent parce que c’est un métier, et ceux qui jouent parce que c’est une passion. Dans quelle catégorie tu t’inscrirais, toi ?
Dans la deuxième, je suis un fou de foot ! Dès que je rentre chez moi, je regarde tout les matchs anglais, et la Ligue 1 aussi.
Généralement, les attaquants se fixent un nombre de buts à inscrire sur une saison. Est-ce que tu t’es fixé toi-même un objectif à atteindre ?
Oui, j’ai un objectif, mais je préfère le garder en tête et ne pas trop le dévoiler pour l’instant. Mais je suis dans les temps (sourire)
Si tu devais n’en choisir qu’un, quel serait ton modèle, ton joueur référent dans le football ?
Franchement, Karim Benzema. Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il est sorti du centre de formation. J’admire sa qualité mentale, parce qu’il est en train de s’imposer à Madrid alors qu’il a été très critiqué, et bien sûr son côté technique. Il est très fort.
La question qui fâche
Quand on est meilleur buteur de l’équipe Espoir de l’OL à la mi-saison, est-ce qu’on ne prend pas un petit peu la grosse tête ?
Oui, on peut la prendre, mais moi je pense que mes parents, mes frères et mes amis m’aident à garder la tête sur les épaules.
Théo Defourny a déclaré en mai dernier, au magazine Shark Foot : « Nous, les jeunes, n’avons aucun rapport avec le groupe pro »
Je pense que si c’était valable l’année dernière, on ne peut plus vraiment le dire aujourd’hui. Ca a changé avec la nouvelle politique du club, beaucoup de joueurs sont au contact des pros comme Samuel Umtiti et Alassane Pléa.
L’un ou l’autre
Mour, tu es plutôt…
Réal ou Barca ?
Réal ! Je suis supporter du Réal depuis longtemps.
Paris ou Marseille ?
Aucun des deux (rires). Lyon !
Premier League ou Calcio ?
Premier League.
Pied droit ou pied gauche ?
Pied droit.
Buteur ou passeur ?
Buteur. J’aime les deux, mais je prends plus de plaisir quand je marque des buts.
Sonny Anderson ou Lisandro Lopez ?
(Réfléchis). J’aime bien les deux… Quand j’étais petit, j’étais à fond derrière Sonny, et maintenant Lisandro fait vraiment plaisir à voir jouer.
Stéphane Roche (son ancien entraîneur) ou Christophe Delmotte ?
(Rires). Les deux, ce sont de bons coachs ! Stéphane Roche est plutôt tactique, tandis que Christophe Delmotte met plus l’accent sur l’engagement.
PES ou FIFA ?
Avant j’étais PES, mais maintenant je préfère FIFA.
