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Société liquidée, 1650 emplois disparus

ParuVendu : le plus grand plan social de l’année en France

Faute de repreneur, le Tribunal de commerce de Lyon a prononcé jeudi matin la liquidation de la Comareg et de son centre d’impression Hebdoprint. La société éditrice du journal de petites annonces ParuVendu employait encore 1650 salariés, dont 150 dans le 3ème à Lyon, ce qui fait de cette liquidation le plus grand plan social de l’année en France. Des centaines de salariés s’étaient rassemblés devant le Palais de justice. Beaucoup avaient 10 voire 20 ans de boîte, conscients que l’aventure était terminée.

« On s’est bien fait baiser », résume amèrement Sylvie Faveraux, déléguée syndicale CGT. « Nos dirigeants n’avaient pas de vision à long terme », peste Eve David, déléguée CFDT à Montauban. « C’est un gâchis terrible. » Comme elle, les salariés de la Comareg reprochent à leur direction et à Philippe Hersant, le propriétaire de l’entreprise, de s’être endormis sur leurs lauriers.

Fondée en 1968 à Grenoble par l’homme d’affaires Paul Dini, leader français de la presse gratuite d’annonces avec près de 300 éditions à son apogée, la Comareg était en effet un groupe très rentable. En 2006, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 370 millions d’euros pour un bénéfice de 10 millions. Depuis, les ventes n’ont pas cessé de dégringoler, n’atteignant plus que 227 millions en 2010. En même temps les pertes se sont creusées : 31 millions en 2009 et encore 13 millions l’an dernier.

Bien que précurseur sur Internet avec le site - payant - Paruvendu.fr, le groupe n’a pas vu venir la concurrence des sites gratuits, notamment Leboncoin.fr, lancé en avril 2006 par l’éternel rival et propriétaire de Top Annonces, le groupe Spir. Ce n’est que le 3 mai dernier que Paruvendu.fr est devenu gratuit. Trop tard pour renverser la vapeur. « Le terrain n’a pas été écouté », se désole une responsable commerciale.

Pour faire face, les restructurations se succèdent. Les plans sociaux aussi. 59 personnes licenciées en 2009, puis 140. Et encore 750 licenciements pas plus tard qu’en juillet 2011. Pour baisser les coûts, la direction a également réduit le tirage. De 470 000 exemplaires par semaine, distribués dans toutes les boîtes à lettres, l’édition lyonnaise est passée à 287 000. Au lieu de trouver le titre dans sa boîte à lettres, il fallait désormais souvent le chercher à la sortie du métro ou à la boulangerie.

Ce qui devait enrayer la chute, l’a précipitée. « Les clients ne voyait plus le journal, n’avait plus de retour », maugrée Ylhem Djezzar, déléguée CFTD au centre d’appels de Saint Priest, qui a fermé ses portes en mai. En conséquence, le nombre de petites annonces publiées dégringole, passant à Lyon de 17 000 par semaine à 3000. « Un échec dans lequel je prends ma part », a commenté stoïque Dominique Bernard, PDG du groupe, à l’issue de l’audience au Tribunal de commerce.

Après la nomination d’un liquidateur, le tribunal a toutefois repoussé l’échéance de 15 jours au 30 novembre, pour pouvoir examiner d’éventuelles propositions de reprise partielle. Ainsi le site Internet et le journal Les Nouvelles de l’immobilier, basé à Dijon auraient suscité des convoitises. « On va essayer de sauver ce qu’on peut sauver », a promis Me Laurence Lessertois, l’administratrice judiciaire. « Si vous avez des solutions autonomes à 2, 3, 4 personnes, on vous aidera à les monter. » Une proposition qui n’a pas réussi à calmer la colère des employés. « Qu’est-ce que je vais dire à mes enfants », lui rétorque une salariée en larmes. « Qu’est-ce que le père Noël va leur apporter comme cadeau ? »

Toutes les photos du rassemblement : www.flickr.com

Photo : © Michael Augustin

Publié le : vendredi 4 novembre 2011, par Michael Augustin

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