« Il faut toujours se mettre à la place des Grands Lyonnais », a déclaré Philippe Cochet. Chose que ne fait pas, selon lui, l’actuel président du Grand Lyon, dont il dénonce la gouvernance « autocratique et solitaire », une gouvernance qui « ne prend pas en compte les citoyens ». Philippe Cochet dit vouloir « unifier » les communes et non les « opposer entre elles », tandis qu’il croit détecter chez Gérard Collomb « une certaine forme d’usure, de fatigue, d’essoufflement voire peut-être de renoncement ».
Très critique avec les grands projets structurants de l’ère Collomb, il dénonce la mauvaise gestion du dossier du Grand stade et fustige le projet Grolée. « On nous l’a présenté comme l’idée du siècle mais on se retrouve plutôt avec l’échec du siècle », a ironisé le député-maire de Caluire. Quant à la création d’une future métropole, Philippe Cochet veut y associer Grenoble . « Un projet qui n’a même pas été soumis par Gérard Collomb », s’indigne le maire de Caluire. Et pour cause, la ville aux trois roses est peu favorable à l’idée de se lier à Lyon. Gérard Collomb, lui, lorgne plutôt vers Saint-Etienne et la Communauté d’agglomération Porte de l’Isère.
Un discours de campagne ?
Si l’échéance électorale est encore loin, elle est cependant bien déjà dans la ligne de mire du maire de Caluire. « Dans trois ans, il y aura de vrais choix à opérer », clame-t-il comme un appel. Et sous les applaudissements de la salle, il lance : « cela suffit Monsieur Collomb. »
Une initiative lancée toutefois en marge du groupe UMP au Grand Lyon. « J’ai pu constater qu’aucune alternative n’existait face à Gérard Collomb. Je n’ai pas vu ce souffle que j’attendais », s’était justifié le président de la fédération du Rhône de l’UMP dans un entretien au Progrès. Une remarque qui visait le sénateur-maire UMP d’Oullins François-Noël Buffet, patron de l’opposition au Grand Lyon. Peu convaincu, un autre cadre local, le chef de file lyonnais Michel Havard, s’était borné d’un « sans commentaire », en marge d’une conférence de presse, tandis que la Radicale Fabienne Lévy ironisait : « Surtout qu’il (Philippe Cochet, ndlr) s’exprime beaucoup à la Communauté urbaine... »