« La seule finalité est de faire émerger une alternative crédible à Gérard Collomb », a martelé le président de la fédération Philippe Cochet vendredi lors de la présentation officielle des candidats. Et cela, quelque soit la participation au scrutin.
Car l’UMP reste muette sur le nombre d’électeurs qu’elle compte mobiliser. « Il est impossible de donner un chiffre de participation », estime le secrétaire général de la fédération du Rhône Michel Forissier, « c’est la première fois qu’une telle primaire est organisée dans une ville comme Lyon ». Une ville où l’UMP compte 3500 adhérents, tout en espérant de mobiliser au-delà. « Gérard Collomb valide le matraquage fiscal et ne tient pas compte de l’opinion d’une partie des Lyonnais sur le mariage pour tous. Ces gens-là voudront s’exprimer », espère Philippe Cochet.
Pour informer les électeurs potentiels, les moyens sont pourtant limités. Un tract recto-verso sera distribué dans les prochains jours dans toutes les boîtes à lettres de la ville. Pour le reste, l’UMP compte beaucoup sur le recours des médias. Et notamment des télés. Deux débats réunissant les cinq candidats sont programmés : un premier enregistré le 20 mai et diffusé a priori le lendemain sur TLM, RCF et la Chaîne parlementaire, puis un autre retransmis en direct le 25 mai à 11h sur France 3.
Cinq candidats dans les starting-blocks
Lyon attire bien des convoitises. Appelés à faire acte de candidature avant le 22 février dernier, ils sont cinq à avoir déposé leur dossier : Nora Berra, Georges Fenech, Emmanuel Hamelin, Michel Havard et Myriam Pleynard. Des profils et ambitions différents.
Chef du groupe UMP au Conseil municipal, Michel Havard peut se targuer du soutien de 19 des 22 élus lyonnais de son parti. Outre Nora Berra et Emmanuel Hamelin, seul Lionel Lassagne a choisi un autre candidat en soutenant Georges Fenech. Michel Havard traine toutefois un handicap de taille : il est inconnu du grand public. Seuls 31% des Lyonnais ont déjà entendu parler de lui, selon un sondage commandé par l’UMP. Loin derrière les trois autres candidats principaux, crédités de 49 à 52% de notoriété. De plus, l’élu du 5ème arrondissement a perdu l’année dernière sa députation.
En campagne depuis deux ans, Emmanuel Hamelin n’a lui pas attendu l’ouverture des candidatures pour sortir du bois. Avec son association Elan, il se veut force de proposition et intervient régulièrement sur des sujets comme la Confluence, l’Hôtel-Dieu ou encore le Grand stade. Ancien député de la Croix-Rousse, il avait perdu les législatives de 2007 à la surprise générale contre le socialiste Pierre-Alain Muet qui l’a battu à nouveau en 2012.
Seul député en exercice parmi les cinq prétendants, élu dans la 11ème circonscription (Condrieu, Givors, Mornant, Saint-Symphorien-d’Ozon), Georges Fenech a récemment démissionné du Conseil municipal de Givors pour se lancer dans la bataille à Lyon. Ancien juge d’instruction et avocat général, il ambitionne de « faire de Lyon la ville la plus sûre de France », selon des déclarations recueillies par Rue89Lyon.
L’eurodéputée Nora Berra s’affichait longtemps comme soutien de Michel Havard. Puis, signe prémonitoire de ses ambitions, elle a lancé en 2011 son propre micro-parti Esprit neuf. L’ancienne secrétaire d’état à la santé entretient toutefois des relations tendues avec la fédération du Rhône, depuis qu’elle a tenté d’imposer sa candidature aux dernières législatives dans la 4ème circonscription. Tentative contrée par la quasi-totalité des élus que le parti compte dans le département, qui lui ont préféré Dominique Nachury.
Enfin, illustre inconnue, Myriam Pleynard complète le tableau. Membre de l’UMP depuis juin 2012, cette juriste de 44 ans n’a jamais été élue nulle part. Une virginité politique, dont elle tente de faire un atout, citant parmi ses priorités la petite enfance et la sécurité.
Chaque candidat a le droit de dépenser 3000 euros pour la campagne, payés de sa poche. Aucun remboursement n’est prévu. Les frais liés à l’organisation du scrutin seront également répartis sur les cinq candidats. Reste que, selon le sondage commandé par l’UMP, aucun d’eux ne parviendrait à battre Gérard Collomb qui l’emporterait avec 61 à 66% au second tour. Mais ça c’était avant la primaire.