Déplacement mode doux

200 km d’itinéraire cyclable en plus

Le Grand Lyon veut doubler le nombre de déplacements à vélo d’ici 2014. C’est qu’avec seulement 2,5% actuellement, il n’est pas très élevé, comparé aux 47% des trajets toujours effectués en voiture. D’autant plus que les 2/3 des déplacements ne dépassent pas les 3km. Pour y arriver, la communauté urbaine a prévu d’investir 90 millions d’euros sur six ans. L’essentiel sera dépensé pour construire 200 km d’itinéraires cyclables en plus, ce qui portera le total à 520 km. Seulement 80 km avaient été créés lors de la précédente mandature.

« Je ne veux pas qu’on fasse du kilomètre », prévient néanmoins Gérard Collomb, à qui les associations cyclistes reprochent une politique plus tape-à-l’œil qu’efficace. « Je souhaite que le vélo se développe dans des conditions de sécurité assurée. » Or, la répartition entre pistes en site propre et bandes peintes sur la chaussée n’est pas encore définie. Puis, quatre passerelles seront construites ou réaménagées : à Décines en 2011, entre Caluire et la Cité internationale en 2012, à Croix-Luizet, ainsi que Mazaryk, dès que le pont Schuman sera construit.

De plus, deux millions d’euros seront réservés à l’installation d’arceaux d’attache, au rythme de mille par an. « Ridicule », juge Nicolas Igersheim, le président de l’association La ville à vélo. « A Copenhague, quand ils se sont aperçus qu’il manquait des arceaux, ils en ont installé 5000 en trois mois. » Et de s’interroger : « A quoi ça sert de prendre son vélo si on ne peut pas le garer ? »

Cinq millions d’euros devront être investis dans la création de parcs à vélo. Là aussi, Lyon a des progrès à faire. « A la gare de Strasbourg, il y a un parking-vélo de 850 places surveillées, à Lyon 20 malheureux arceaux et 39 places dans le parking LPA, qui ne sont accessibles qu’en poussant son vélo », s’insurge Nicolas Igersheim.

Couloirs de bus

Afin de pouvoir atteindre les 200 km prévus, les couloirs de bus devront être progressivement ouverts aux cyclistes. Or, malgré un protocole signé en 2008 avec le Grand Lyon, le Sytral freine toujours des quatre fers.

Double sens cyclable

Ce qui est l’exception aujourd’hui deviendra la règle à partir du 1er juillet 2010 : le double sens cyclable dans les zones 30, qui permet aux cyclistes d’emprunter en contresens une rue en sens unique. Les rues exclues de ce dispositif devront être spécifiquement signalées. La mairie promet alors d’évaluer au cas par cas, en fonction de la largeur de la voirie. Ce qui fait craindre aux associations que Gérard Collomb, qui a pour l’instant fait preuve d’une prudence de sioux sur ce sujet, ait subitement la main lourde pour limiter le double sens cyclable.

Accidents

Pourtant, faire du vélo à Lyon n’est pas spécialement dangereux. Si le nombre de vélos dans les rues lyonnaises a doublé depuis l’arrivée des Vélo’v, les cyclistes accidentés, eux, ne sont pas plus nombreux. Quelques 90 accidents par an, dont malheureusement quelques années un ou deux mortels.

Zone 20

Autre nouveauté du code de la route : les zones 20 ou zones de rencontre, où le piéton est prioritaire. Écartant nombre de propositions avancées par les conseils de quartier, Gérard Collomb a retenu quatre places pour expérimenter ce nouveau dispositif : des Tapis (Croix-Rousse), de la Comédie, des Terreaux et Saint Paul. Le premier coup de pelle n’est pas attendu avant 2011.

« 5% de déplacements à vélo, c’était déjà l’objectif de Raymond Barre », s’indigne Nicolas Igersheim. Et de pointer Copenhague, où une personne sur deux va au travail à vélo. Le plan mode doux sera soumis au vote du conseil communautaire le 28 septembre.

Publié le : vendredi 28 août 2009, par Michael Augustin