La SNCF inaugure son centre de maintenance

En langage SNCF ça s’appelle un Technicentre. Inauguré aujourd’hui, ce cinquième atelier de maintenance TGV hexagonal, est le premier à être implanté hors d’Ile de France. 300 agents (500 à partir de la mise en service du TGV Rhin-Rhône en 2011) assureront dans ce complexe de 20 000 m2 l’entretien des rames TGV Duplex circulant sur l’axe Paris-Lyon-Méditerranée.

Mis en chantier en 2005 et installé sur un site de 16 ha, à la limite des 7e et 8e arrondissements, le nouveau centre était devenu nécessaire, en vue de l’évolution de la flotte TGV de la SNCF qui, d’ici 2020, devra passer de 450 à 600 trains. Chaque rame parcourt environ 50 000 km par mois, soit un peu plus d’un tour du monde. A ce rythme, un passage au centre de maintenance s’impose tous les 3 à 4 jours. Avec ses 6 voies, le nouvel atelier permet d’assurer les opérations de maintenance de routine sur autant de TGV à la fois. En 2011, il sera complété par un deuxième atelier de 3 voies (6000 m2), consacré, lui, au nettoyage annuel et à la réparation de rames accidentées.

La protection de l’environnement n’était pas en reste lors de la construction du nouveau bâtiment : panneaux solaires, toits végitalisés, station de retraitement des eaux de lavage, récupération des eaux de pluie etc, en témoignent, tout comme le retraitement de tous les déchets, promis par la SNCF.

L’implantation du technicentre à Lyon n’était cependant pas acquise, Strasbourg ayant également été sur les rangs. "C’était une belle bagarre", se souvient Guillaume Pépy, président de la SNCF, pour qui Lyon doit sa victoire à deux atouts : primo une situation géographique au coeur du nouveau maillage européen. La moitié des TGV passent déjà par Lyon et le trafic province-province se développe deux fois plus vite que celui au départ de Paris. Secundo, le soutien financier apporté par les collectivités locales : le Grand-Lyon (54 millions d’euros), la région (23 millions) et le département (19 millions) ont contribué pour un peu moins de la moitié au budget global de 247 millions d’euros.

Gérard Collomb, président du Grand Lyon, n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion d’égratigner le chef d’Etat : "On nous a dit, notre subvention serait remboursée en 4 ans, grâce à la taxe professionnelle", a-t-il tenu à rappeler, au moment où le président français annonce la suppression pure et simple de cette taxe.

L’inauguration était aussi l’occasion de faire un point sur l’engorgement du noeud ferroviare lyonnais. Alors que Gérard Collomb rêve d’une gare souterraine à la Part-Dieu, à l’instar de ce qu’il a vu à Turin et Barcelone, et réclame 800 million à 1 milliard d’euros pour cela, Guillaume Pépy n’exclut aucune hypothèse : extension ou construction d’une nouvelle gare. Seule certitude pour lui : d’ici à trois ans une décision sera prise. En attendant "on range", c’est à dire la SNCF réorganise le hall d’accueil de la gare Part-Dieu, particulièrement encombré. Puis, pour 2011-2012, le présient de la SNCF a promis d’étendre le parvis, afin "d’améliorer l’intermodalité".

Publié le : jeudi 14 mai 2009, par Michael Augustin (rédigé le : 31 mars 2009).