La Région s’empare de la question

Gaz de schiste : le débat continue

« Gaz de schiste : ressource salvatrice ou désastre écologique ? » Cette question était mercredi 22 juin au centre d’un débat régional. Une centaine de personnes : acteurs économiques, scientifiques, élus locaux, responsables d’associations et citoyens s’étaient retrouvés au nouvel Hôtel de Région, autour de ce projet controversé, qui fera l’objet, le 30 juin, d’un ultime vote au Sénat.

La communauté rhônalpine s’empare de nouveau de la polémique sur le gaz de schiste. Le débat organisé par la Région fait suite à l’adoption, mardi, d’une proposition de loi de l’UMP qui prévoit l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique. Ce texte de loi ne va pas assez loin pour la majorité régionale qui demande l’interdiction de toutes les techniques d’extraction et l’annulation de tous les permis déjà accordés.

Ce débat a donné l’occasion au président de la Région Jean-Jack Queyranne, de réitérer sa position : « je reste opposé à l’exploitation du gaz de schiste pour plusieurs raisons : tout d’abord, on ignore si notre sous-sol contient du gaz du schiste puis, il reste encore des incertitudes sur la technique utilisée et nous craignons les dommages causés à l’environnement et à la santé publique. » L’élu demande à l’État la tenue d’un débat publique national, « un exercice transparent pour les citoyens ».

La fracturation hydraulique (l’injection dans le sous-sol de l’eau, mélangée à du sable et des produits chimiques) est la seule technique connue à ce jour. Ce procédé, maîtrisé pour l’instant uniquement par des sociétés américaines, provoque de graves conséquences pour l’environnement : « Les couches du sous-sol interagissent. Lors d’un fourrage profond, des fluides de métal toxiques et cancérigènes peuvent polluer l’eau. On serait alors obligés de fermer en urgence l’alimentation d’eau », a expliqué Françoise Elbaz-Poulichet, directrice de recherche à Hydroscience Montpellier, qui ajoute que « les stations d’épuration ne sont pas préparées pour filtrer la grande quantité de sel qui remonterait. » Un avis qui n’est pas partagé par les industriels : « une bonne étanchéité des tubes et une architecture conforme à la réglementation réduisent au minimum les risques de déversements », avance Bruno Courme, le directeur de la filiale Gas Shale de Total en Europe.

Rappelons qu’en mars 2010, 3 permis d’exploration de l’huile de schiste avaient été accordés : en Ardèche, dans la Drôme et dans l’Ain, ce qui a provoqué d’importantes manifestations dans toute la région.

Publié le : lundi 27 juin 2011, par Angela Murgulescu