« L’Assemblée n’attend même pas les conclusions des missions parlementaires », s’étrangle Nicolas de Metz, porte-parole du collectif Stop Gaz de schiste 69 « Ce n’est pas en légiférant comme cela que la question va être résolue. » Si le sujet provoque une telle levée de boucliers, c’est que le procédé « est très polluant et contribue à l’effet de serre », explique Nicolas de Metz. De plus, il présente des risques pour les nappes phréatiques.
Le gaz de schiste est du gaz naturel. Contrairement au gaz classique, il ne se trouve pas concentré dans des poches qu’il suffit de pomper, mais répartis dans le sous-sol. Pour l’extraire, il faut forer verticalement sur deux à trois kilomètres de profondeur puis pénétrer horizontalement les schistes. Sont ensuite envoyées à forte pression de grandes quantités d’eau, auxquelles sont ajoutées des produits chimiques qui peuvent infiltrer les nappes phréatiques. Chaque fracturation nécessite de 7 à 15 000 m3 d’eau. Jusqu’à 50% de cette eau peut ne pas être récupérée.
Le gouvernement avait octroyé en mars 2010, notamment à Total et GDF Suez, des permis de prospection dans trois zones situées dans le sud de la France. L’Assemblée Nationale examinera mardi 10 mai une proposition de loi visant à interdire l’exploration du gaz de schiste. D’ici-là, les collectifs continuent à sensibiliser la population. A Lyon, ils n’étaient pas plus d’une trentaine, mardi dernier, mais ils sont parvenus à attirer de nombreuses nouvelles signatures, venues étoffer la banderole déjà bien remplie. Il y en a déjà plus de 1520.