Devant les Prud’hommes de Lyon

Claude Puel demande 4,95 millions d’euros

Les oreilles des deux conseillers prud’homaux du Conseil de Lyon ont dû siffler ce mercredi matin à l’annonce des sommes demandées : 4,95 millions d’euros au titre de la quatrième année de contrat non effectuée, plus 419 333 euros pour le solde de tout compte, toutefois déjà partiellement réglé par l’Olympique Lyonnais. Verdict le 27 juillet.

« Ce serait peut-être une première française », a reconnu maître Guy Reiss, l’avocat de Claude Puel, compte tenu de l’importance du montant demandé. « Ne soyeux pas frileux, le droit vous réchauffera », a lancé l’avocat à l’attention des deux conseillers prud’homaux, évoquant les sommes astronomiques que l’OL a l’habitude de payer en salaires et primes de transfert. « C’est ça la planète foot. »

La formation des référés, la juridiction d’urgence des Prud’hommes n’a en effet pas l’habitude d’accorder de telles sommes. Contrairement à la procédure dite du fond, le référé n’est saisi que s’il y a urgence et si le litige présenté est limpide et sans contestation valable. Deux conditions qui ne semblent pas réunies dans le cas de Claude Puel.

Habillé tout en noir : veste, t-shirt et pantalon, l’ex-entraîneur de l’OL s’est présenté en personne ce mercredi à 9h à la barre de la salle 5 du Conseil des Prud’hommes. La trentaine de places assises de la salle d’audience étaient prises d’assaut par des journalistes venus en nombre, tandis que des caméras tournaient et des flashs crépitaient. Resté silencieux tout au long de la séance, l’ancien technicien rhodanien s’est également refusé à tout commentaire à l’issue de l’audience.

Son avocat, maître Reiss a lui brandi le contrat que Claude Puel avait signé en 2008 et qui courait jusqu’en 2012. Estimant « jouer à l’extérieur » devant la juridiction lyonnaise, acquise, selon lui, aux arguments de l’OL, il a fait valoir l’article 9 du contrat qui accorde les salaires restants plus six mois d’indemnités à l’entraineur, en cas de rupture de contrat. « Quelle qu’en soit la cause », a-t-il martelé, visiblement content d’avoir introduit une telle clause lors des négociations il y a 3 ans. « Sauf en cas de licenciement pour faute grave », lui a rétorqué maître Joseph Aguera, l’avocat du club. Et c’est bien un tel licenciement dont a fait l’objet Claude Puel, le 17 juin dernier.

Il paraît ainsi peu probable que les deux conseillers du référé s’aventurent à trancher ce litige, sauf peut-être pour la partie qui relève du solde de tout compte. Réponse le 27 juillet. Quant aux juges du fond, pas encore saisis par Claude Puel, ils ne devraient pas examiner l’affaire avant le printemps prochain. « On demandera des dommages et intérêts en plus », a d’ores et déjà prévenu maître Reiss, refusant toutefois de les chiffrer.

Publié le : mercredi 6 juillet 2011, par Michael Augustin