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Cinéma

Je suis heureux que ma mère soit vivante

Julie, jeune mère de 21 ans, qui enchaîne ménages et plans argent, voit ses fils Thomy (4 ans) et son petit frère Patrick de quelques mois, placés en foyer. Adoptés, ils grandissent dans une famille d’accueil. Si Patrick s’y fait, son grand frère ne cesse de rechercher, en secret, sa mère biologique. Devenu jeune homme, il la retrouve et va commencer auprès d’elle une double vie, dans un rapport d’amour-haine quasi œdipien. Mais « qui a deux maisons perd la raison... » dit le proverbe. Proverbe, qui aura une lourde signification pour Thomy.

Tiré d’un fait divers réel, survenu dans les années 90, le film évoque la question de l’identité. Il devait au départ être réalisé par Jacques Audiard (Un prophète). Après le désistement de celui-ci, le projet a atterri sur le bureau de Claude Miller, qui s’associe pour l’occasion avec son fils Nathan, et réécrit avec lui le scénario « de fond en comble » pour le rendre « moins linéaire ».Primé au festival de Montréal, où il a reçu le prix du meilleur scénario, le film fut aussi présenté hors compétition à la Mostra de Vénise.

« Ce qui m’attirait dans le scénario était de comprendre comment le héro pouvait en arriver là », raconte Claude Miller. « La situation va vers une grande violence. Mais le film ne porte pas de jugement judiciaire ». Claude Miller, qui se dit fortement influencé par les frères Dardenne et Mathieu Kassovitz, signe ici un film avec une mise en scène dépouillée, qui se passe volontairement d’acteurs connus « pour un effet réel maximum ». Si l’intrigue est un peu lente à se mettre en place, elle devient soutenue, une fois le décor posé. L’histoire est alors rondement menée. On se demande juste, si le petit écran ne lui aurait pas suffi.

Sophie Cattani, bouleversante dans le rôle de la mère Julie, paumée et dérivant au gré des aléas de la vie, est une quasi Lyonnaise d’adoption. Formée à l’ENSATT, dans le 5ème (et à la Middlesex University de Londres), elle a travaillé au théâtre du Point du Jour avec Michel Raskine (Barbe bleue espoir des femmes), mais aussi avec Laurent Frechuret (Villefranche sur Saône) et Laurent Pelly (Grenoble). Elle a créé sa propre compagnie Ildi ! Eldi en 2003, qui se produit entre autre aux Subsistances. « Je trouvais extrêmement excitant d’avoir à défendre un personnage, qu’on n’aime pas a priori », dit-elle a propos de son rôle. « Je me suis inventée une histoire pour l’excuser un peu. »

L’année prochaine, elle sera de retour aux Subsistances dans le cadre du festival Ca tchatche (25 au 28 mars).

- Film français
- Réalisé par Claude et Nathan Miller
- Avec Vincent Rottiers, Sophie Cattani, Christine Citti...
- Durée : 1h30
- Sortie : 30 Septembre 2009

Publié le : mardi 8 septembre 2009, par Michael Augustin