Le Secours populaire prévient :

« Il va y avoir des cas de famine en France »

De passage à Lyon, le président du Secours populaire Julien Lauprêtre a tiré la sonnette d’alarme. De plus en plus de demandeurs, de moins en moins de moyens pour les associations, voilà l’équation inextricable à laquelle les bénévoles doivent faire face. Car non seulement l’Union européenne menace de réduire son programme d’aide alimentaire, l’État français a également fermé le robinet. « Nous allons vers un tsunami alimentaire », prévient Julien Lauprêtre.

1,3 millions de personnes ont reçu l’aide alimentaire du Secours populaire en 2010, dont 18 000 dans le Rhône. Des chiffres en hausse constante, comme l’explique Marie-Annick Chambon, la secrétaire générale départementale : « la précarité dans le Rhône a augmenté de 20 à 30%. » Travailleurs pauvres, personnes âgées en grande détresse, petits cadres, familles monoparentales, la précarité touche de plus en plus de monde. Nouveauté : « nous recevons des demandes par mail. Cela montre que des personnes qui auparavant pouvaient se payer un ordinateur n’ont aujourd’hui plus assez d’argent pour vivre », alerte la responsable départementale.

En face, les moyens diminuent. La décision de l’Union européenne de réduire en 2012 son programme d’aide alimentaire, priveraient le Secours populaire de la moitié de ses ressources. L’État, lui, se désengage totalement. La Direction départementale de la cohésion sociale, qui auparavant versait tous les ans 35 000 euros à la fédération du Rhône pour couvrir les frais de fonctionnement ne paie plus que 5000 euros. « D’autres fédérations ne reçoivent déjà plus rien », s’inquiète Marie-Annick Chambon.

« On ne peut pas dire : “on va faire moins”. Les gens sont là », s’indigne Julien Lauprêtre. « Nous n’avons pas de plan B ou C. Si rien ne change, il va y avoir des cas de famine en France ! »

Publié le : vendredi 30 septembre 2011, par Michael Augustin