Une nouvelle série présentée à Lyon

Arte sur les traces de la résistance européenne

De la France à la Russie, du Danemark à la Grèce, le réalisateur Bernard George a parcouru 14 pays européens, à la rencontre des derniers témoins vivants de la résistance. 18 mois de recherches, 77 interviews, plus de 300 heures d’enregistrement ont donné lieu à une série de 6 épisodes d’une heure chacun. C’est à Lyon, dans la capitale de la résistance que la chaîne franco-allemande Arte a présenté sa nouvelle série Les combattants de l’ombre, qui retrace pour la première fois l’histoire de la résistance dans sa dimension européenne.

Ils s’appellent Maria, Apostolos, Per, Henriette, Gunnar ou Ettore. Face à la caméra, ils racontent comment ils ont exfiltré des combattants alliés ou des enfants juifs, fait sauter des trains, tués des délateurs ou des officiers nazis. Des témoignages bouleversants, enrichis d’images d’archives privées inédites et de minutieuses reconstitutions. « Nous voulions montrer combien les résistants étaient jeunes », souligne Fabienne Servan-Schreiber, la productrice de la série. Âgés aujourd’hui de 85 à 90 ans, les témoins rencontrés n’avaient qu’entre 15 et 20 ans quand ils sont entrés en résistance."« C’est important de faire une histoire incarnée de la résistance », commente Bernard George, « c’est un travail de mémoire. »

La série s’accompagne d’un livre, coécrit par Bernard George et l’historienne Ambre Rouvière. « Ce n’est pas du tout un manuel historique », note la co-auteure, « mais une mise en contexte des témoignages. » 45 récits figurent dans le livre. « On constate la même attitude personnelle chez tous les résistants, quelque soit le pays ou le contexte social », affirme Ambre Rouvière, qui loue"« le courage, la curiosité » chez les personnes interrogées. « Et même beaucoup d’humour », à l’instar du Danois Gunnar Sonsteby, dont la tête avait été mise à prix pour un vol de camion, quand il glisse : « 200 000 couronnes, c’était une belle somme. J’aurais dû me dénoncer, c’était net d’impôt... »

Les 6 épisodes, qui retracent l’histoire de la deuxième guerre de façon chronologique de 1939 à 45, ne font pas impasse sur les « désillusions » de bon nombre de résistants, dues aux conflits internes. « Ils n’avaient pas tous la même vision du futur », précise le réalisateur. Sans oublier les pays alliés dont les décisions avaient déjà réglé le sort de bien des pays.

Info : Arte, les 12, 19 et 26 octobre, à 20h40 et 21h35

Publié le : mercredi 12 octobre 2011, par Michael Augustin