Gare Saint-Exupéry TGV

De nouvelles liaisons vers Marseille... en 2015

487 000 voyageurs passent tous les ans par la gare TGV Lyon Saint-Exupéry. « C’est moyen », commente Michel Leboeuf, directeur grands projets et prospectives à la SNCF, lors d’une table ronde organisée par l’aéroport. Un chiffre à comparer aux 13 millions de voyageurs TGV à la Part-Dieu, et 1,5 millions qui prennent le train à grande vitesse à Perrache. 487 000 clients, cela place Saint-Ex à la 61ème place sur 262 gares en France (Part-Dieu et Perrache sont respectivement 4ème et 31ème).

Même parmi les gares nouvelles, Satolas fait pâle figure. Sa fréquentation est loin des 4 millions de personnes enregistrées à Lille. Même Le Creuzot fait mieux avec 780 000 voyageurs. La gare, inaugurée en 1994 et équipée de six voies, ressemble à un grand désert ferroviaire. 21 malheureux TGV s’y attardent tous les jours (500 TGVs et TERs à la Part-Dieu). « Au début du projet en 1988, on nous en avait promis 50 », rappelle malicieusement Bernard Soulage, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes, Délégué aux Transports.

Chose curieuse pour une gare associée à un aéroport, seuls 8% des passagers viennent pour prendre l’avion. La majorité reste sur place et se rend dans les zones d’activités avoisinantes. C’est que la plupart des trains sont en provenance ou à destination de Paris, ville suffisamment bien pourvue en équipements aéroportuaires. D’où la demande incessante de l’aéroport lyonnais de créer des destinations vers le sud, Marseille et Montpellier notamment. « En avion, nous avons une desserte européenne exceptionnelle », s’exclame Philippe Bernand, directeur général d’Aéroports de Lyon. « Or, elle n’est pas accessible à d’autres régions françaises », faute de liaisons TGV. Le bras de fer engagé avec la SNCF est néanmoins resté vain pour l’instant. « Un TGV peut transporter 1000 voyageurs », explique Benoît Descourvières de Réseau Ferré de France, qui exploite les lignes ferroviaires. « Or, il y a peut-être une dizaine qui veulent prendre l’avion ». Pas rentable donc pour la SNCF qui préfère « aller le plus vite possible de Paris à Marseille », pour concurrencer l’avion, souligne Michel Leboeuf.

Tout n’est cependant pas perdu pour Saint-Exupéry TGV. « Nous y croyons », affirme le directeur grands projets de la SNCF. Et de pointer la « forte croissance » du trafic de cette troisième gare lyonnaise : 200 000 voyageurs en 2000, plus de 500 000 espérés à l’horizon de 2010. Avant de promettre quatre nouvelles liaisons vers le sud dès l’ouverture de la gare d’Allan. Située au sud-est de Montélimar, cette nouvelle station n’est cependant qu’au stade de projet, et n’ouvrira pas avant 2015.

D’ici-là, le salut pourrait venir de la saturation de la gare de la Part-Dieu. Déjà pleine à craquer, celle-ci devra accueillir, dès la fin 2011, en plus le TGV Rhin-Rhône, en provenance d’Allemagne, via Strasbourg. Comme, dès août prochain, Leslys, pardon RhônExpress sera opérationnel, reliant l’aéroport en moins de 30 minutes à la Part-Dieu, une partie du trafic pourra alors être basculé vers Saint-Exupéry. Ce qui amène le conseil général à réfléchir d’ores et déjà à une tarification combinée train-tram. Une « bonne idée » juge Michel Leboeuf.

Déjà en décembre prochain, la gare devrait accueillir un nouveau locataire. L’opérateur transalpin Trenitalia est le premier à demander des créneaux dans le cadre de la déréglementation européenne, pour exploiter une liaison Milan-Turin-Lyon-Paris. Comme il n’y a plus de place à la Part-Dieu, il passera par Saint-Ex.

Publié le : vendredi 18 septembre 2009, par Michael Augustin