L’élu Verts au Château Sans-Souci
L’eurodéputé et journaliste économique Pascal Canfin (Europe Ecologie, photo) animera ce mercredi soir une conférence-débat sur le thème Mieux comprendre la crise actuelle et en sortir. Il préconise une gouvernance fédérale de l’Europe et une conversion écologique de l’économie, tout en fustigeant les plans d’austérité qui se multiplient.
« Il y a de vraies menaces sur l’existence même de la zone euro », s’alarme Pascal Canfin, qui intervient également aux Journées de l’économie (9 au 11 novembre à Lyon). Pour sauver la monnaie unique, l’eurodéputé avance trois chantiers : un impôt unique sur les multinationales, la taxation des flux financiers et la lutte contre les paradis fiscaux.
« Selon la Cour des comptes, les sociétés du CAC 40 paient en moyenne 8% d’impôt contre 26% pour les PME », déplore l’économiste. Leur astuce : déclarer une grande partie de leurs bénéfices dans des pays comme l’Irlande ou les Pays-Bas, où les taux sont beaucoup plus bas. Si le parlement européen s’est prononcé pour une harmonisation fiscale en Europe, certains pays s’y opposent. « Il n’y a pas d’espoir de sortir de la crise si chaque pays continue à défendre son pré carré », prévient Pascal Canfin.
Autre manque à gagner : les paradis fiscaux. 30 milliards d’euros échappent ainsi chaque année au fisc français. « C’est la plus grande niche fiscale au monde », s’étrangle l’élu vert. Il souhaite sanctionner les banques qui ouvrent des comptes dans ces pays offshore, en leur interdisant toute activité en France. « C’est l’arme atomique contre la fraude fiscale », souligne Pascal Canfin. Utopique ? « Obama l’a fait en 2010 », répond l’eurodéputé.
Très critique sur les plans d’austérité adoptés à travers l’Europe, Pascal Canfin estime que cela « ajoute la crise à la crise ». Et de pointer l’exemple grec : « même d’un point de vue financier, la situation s’aggrave », en raison de la récession provoquée par les mesures de rigueur. « C’est un cercle vicieux qui s’engage. » Pour en sortir, l’écologiste préconise de revenir sur les baisses d’impôts pour les classes aisées et d’investir dans l’agriculture bio et les transports en commun. Sans oublier les énergies renouvelables, cinq fois plus créatrices d’emploi que les énergies fossiles selon ses calculs.
Info : mercredi 9 novembre à 20h, Château Sans-Souci, salle Paul Scherrer, 36 av Lacassagne, Lyon 3ème. Entrée libre et gratuite
Publié le : mercredi 9 novembre 2011, par