Echec d’une réunion à la préfecture

L’A45 toujours au point mort

« Une réunion pour rien », s’est étranglé Dominique Perben, président de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) à l’issue d’une rencontre dans les bureaux du préfet Jean-François Carenco. Le préfet avait réuni les principaux responsables des collectivités locales concernées par la future autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne.

Gérard Collomb, Michel Mercier, Jean-Jack Queyranne, le maire de Saint-Étienne Maurice Vincent, le président du Conseil général de la Loire Bernard Bonne, ont tenté de débloquer ce dossier enlisé dans ses contradictions depuis son inscription au schéma directeur routier national en 1996. Si le projet a franchi toutes les étapes administratives et a obtenu la déclaration d’utilité publique (DUP) en 2008, les divergences des collectivités sur le tracé et le financement bloquent toujours son avencement. Et la réunion à la préfecture n’y a rien changé.

« L’entretien qui a duré 1h30 s’est déroulé dans une excellente ambiance, constructive, même si chacun à l’évidence a exposé clairement ses positions », a déclaré la préfecture laconiquement dans un communiqué. « ...a campé sur ses positions » serait plus exact, tellement les vues sont antinomiques selon si l’on se place à l’une ou l’autre extrémité de la future autoroute.

En jeu, la participation des collectivités au financement de ce projet évalué à 1,2 milliards d’euros. 350 millions reviennent aux collectivités selon les projections du gouvernement. Nicolas Sarkozy, dans une allocution du 6 septembre dernier avait laissé 3 mois aux responsables pour se mettre d’accord.

Côté stéphanois, Bernard Bonne et Maurice Vincent ont poussé à la roue, réaffirmant leur volonté de s’engager financièrement pour permettre de lancer l’appel d’offres aux futurs concessionnaires de l’autoroute. En face, Gérard Collomb et Michel Mercier ont freiné des quatre fers, refusant de mettre le moindre centime dans un autoroute qui déboucherait trop près de Lyon. « Je comprends les inquiétudes des habitants de l’agglomération stéphanoise », a commenté Gérard Collomb, cité par Lyon Mag. « Mais ça ne sert à rien que les Stéphanois mettent moins de temps pour faire le trajet, si c’est pour passer encore plus de temps dans les bouchons aux portes de Lyon. »

La Région, quant à elle, a déclaré par la voix de son président Jean-Jack Queyranne, que « c’est le péage qui doit financer cette autoroute », et non les collectivités locales. Face à ces divergences persistantes, le préfet a indiqué « qu’il présenterait une contre-proposition susceptible de remplir les mêmes fonctionnalités, d’un coût identique, plus consensuel et donc pouvant être partagé. Il ne le ferait qu’en substitution au projet de l’A45 tel que fixé dans l’arrêté portant DUP ». Une solution qui reviendrait à enterrer le projet, selon Dominique Perben : « revenir sur la partie du tracé déclarée d’utilité publique serait une manière hypocrite de renoncer au projet », a-t-il fait savoir.

Publié le : lundi 14 novembre 2011, par Michael Augustin