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Pôle métropolitain : une « structure bâtarde » pour l’UMP

Lundi, le Grand Lyon devra voter la création d’un pôle métropolitain, voulu par Gérard Collomb. Ce sera sans les voix de l’UMP, a prévenu son chef de file, François-Noël Buffet (photo). Le groupe Ensemble pour le Grand Lyon fustige un « zinzin », et une « vision étriquée » du président du Grand Lyon.

Né grâce à la loi de réforme territoriale, le pôle métropolitain est destiné à favoriser la coopération entre grandes agglomérations proches. Toutefois, il ne dispose pas de ressources fiscales propre. « Une structure bâtarde », peste le conseiller UMP de Caluire Robert Thevenot. « Un simple échelon administratif supplémentaire », ajoute François-Noël Buffet.

La nouvelle structure doit regrouper quatre agglomérations : le Grand Lyon, Saint-Étienne Métropole, Vienne Agglo et la Communauté d’agglomération Porte de l’Isère. Au total, cela représente 140 communes et 1,8 millions d’habitants. Mais pas une continuité territoriale, comme l’illustre un article paru dans le Progrès (18/11). Il manque notamment la Communauté de communes de l’est lyonnais (Colombier-Saugnieu, Genas, Jons, Pusignan, Saint-Bonnet-de-Mure, Saint-Laurent-de-Mure) et des infrastructures structurantes comme l’aéroport Saint-Exupéry.

« Comment organiser un territoire sans un aéroport ? » s’écrie François-Noël Buffet. « On néglige la dimension transport. » Et le sénateur-maire d’Oullins d’ajouter : « Si c’est juste pour faire la promotion de Jazz à Vienne et de la Biennale du Design à Saint-Étienne, on n’a pas besoin de nouvelle structure. »

Métropole ou pôle métropolitain ?

Le groupe UMP, lui, prône la création d’une métropole, un autre type de collectivité, issu de la même loi. Dédiée aux grands ensembles urbains (Lille, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Nice), celle-ci doit faciliter le développement économique, social et culturel de l’aire urbaine. Contrairement au pôle métropolitain, la métropole dispose de son propre budget grâce à des transferts de fiscalité locale ou des dotations de l’État.

Mais sur quel périmètre ? « La région urbaine de Lyon est le vrai territoire à l’échelle européenne », affirme Robert Thevenot. Soit un rayon de 60 km autour de Lyon, de Bourg-en-Bresse à Saint-Étienne et de Roanne à la Tour-du-Pin. Sauf que, pas trop vite. Dans un premier temps, l’UMP aimerait juste transformer le Grand Lyon en métropole, afin de récupérer certaines compétences du Département et de la Région. Lesquels ? « Le logement social », avance prudemment Michel Havard. « Le développement économique », ajoute le maire d’Oullins. Avant de demander une année de réflexion supplémentaire « sur un sujet d’une telle importance. »

Publié le : vendredi 18 novembre 2011, par Michael Augustin