Conseil municipal

Temps de parole : « jurisprudence Inès de Lavernée »

Les yeux des conseillers municipaux n’auront jamais été autant rivés sur les chiffres rouges du chronomètre indiquant le temps de parole. A l’origine de cette nouvelle rigueur en matière de timing : un couac survenu à la fin de la séance précédente. Gérard Collomb avait alors coupé la parole à la conseillère d’opposition Inès de Lavernée (UMP).

L’incident a donc produit ses effets jusqu’à la séance suivante. Tout d’abord, Michel Havard y est allé de son sermon : « très franchement, j’ai trouvé votre attitude scandaleuse et injuste », s’est écrié le chef de file UMP dans l’hémicycle. Estimant que « nombreux ont été les élus de la majorité à dépasser leur temps de parole », il est allé jusqu’à réclamer des excuses du maire.

La première à faire du zèle était l’élue communiste Nicole Gay, qui a lu à toute vitesse son intervention sur le service public de l’eau, gagnant plus d’une minute sur le temps imparti. « Il n’y a pas de compte épargne-temps ici », lui a fait remarquer, goguenard, le Vert Pierre Hémon, qui intervenait juste après. Et respectait son temps de parole.

Ceci ne fut pas le cas de Dominique Bolliet (PS), qui dépassait allégrement le sien, s’attirant aussitôt les railleries de l’opposition. « Il n’a pas fallu attendre longtemps » a alors ironisé Michel Havard. Pour le faire mentir, Gérard Collomb a coupé la parole à l’ancien maire du 4ème, dont la conclusion sur le service de l’eau... tombait donc à l’eau. « C’est valable pour tout le monde », s’est empressé de signaler le maire de Lyon.

Ce qui a permis un peu plus tard au même Gérard Collomb de se féliciter : « vous voyez, il y a désormais une jurisprudence Inès de Lavernée : les temps de parole sont respectés. » Une boutade qui a incité l’intéressée, qui intervenait juste après, à « remercier le maire pour ses compliments qui valent bien une petite excuse. »

Publié le : mardi 20 décembre 2011, par Michael Augustin