Ils se sont croisés chez Arkema

Mélenchon et Gerin toujours pas rabibochés

Jean-Luc Mélenchon et André Gerin se sont rendus tous deux mardi chez Arkema pour rencontrer les salariés et syndicats, inquiets de la vente de leur entreprise. Après une poignée de main chaleureuse pour les photographes, ils ont toutefois passé le reste de la rencontre à s’ignorer.

« Je suis là pour soutenir le made in France, pour défendre la production de PVC que le groupe Arkema s’apprête à céder à un fonds de pension. Si Hollande venait ici, je serais avec lui », a expliqué le député communiste aux journalistes, arrivé sur les lieux bien avant le candidat à la présidentielle.

Une poignée de main et une réunion avec des syndicats plus tard, les deux élus sont montés ensemble sur une estrade improvisée dans le restaurant de l’entreprise. Mélenchon au centre, encadré de syndicalistes, Gerin tout au bout, à côté de la mairesse de Vénissieux Michèle Picard. A la fin de son discours, Jean-Luc Mélenchon rappelle aux salariés qu’il était venu accompagné de Marie-Christine Vergiat, qui siège avec lui au parlement européen. « Vous pouvez la contacter si vous avez besoin de son appui. »

A peine descendu de l’estrade, le candidat se fait alpaguer par un employée en colère. « Il n’y a pas que Marie-Christine Vergiat, il y a aussi André Gerin », lui lance l’homme mécontent. « Il s’est mouillé pour nous à l’Assemblée nationale et il en a bavé. Vous auriez pu le citer ! » « Je le regrette profondément », lui répond le candidat, penaud.

Une preuve de plus que la quatorzième circonscription du Rhône n’est pas franchement mélenchoniste. Michèle Picard, qui brigue la succession d’André Gerin, sera ainsi une des rares communistes à ne pas se présenter sous l’étiquette Front de gauche. André Gerin, quant à lui, a redit aux journalistes présents qu’il « ne compte pas voter pour Mélenchon ». Une position qu’il répète depuis que le président du Parti de gauche a été désigné candidat commun, lors d’une primaire au sein du Parti communiste.

« Vous m’apprenez quelque chose, il m’a dit le contraire », a feint Jean-Luc Melenchon un peu plus tard au cours d’une conférence de presse. « J’aurai préféré qu’il vote pour moi, mais la position de Monsieur Gerin est assez singulière dans le Parti communiste dans son ensemble. » L’eurodéputé avait en effet remporté la primaire à une large majorité (59,12%).

Le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent a remis une louche en soirée à la vue des quelque 9000 partisans qui s’étaient rendus au meeting de Villeurbanne : « Je suis heureux d’avoir fait le choix du Front de gauche. »

Publié le : mercredi 8 février 2012, par Michael Augustin