En visite à Bourgoin-Jallieu

Nicolas Sarkozy : « Photowatt est définitivement sauvé »

Le président de la République a tenu à présenter lui même le plan de sauvetage du fabricant berjallien de panneaux photovoltaïques. L’entreprise qui emploie 430 personnes doit être reprise par EDF.

Trois repreneurs avaient déposé un dossier auprès du tribunal de commerce de Vienne, auquel s’est ajouté celui surprise d’EDF, la veille de la clôture de la remise des offres au tribunal de commerce. Henri Proglio, le patron d’EDF, aurait été appelé à la rescousse par le chef de l’Etat pour venir en aide à l’ancien fleuron français du photovoltaïque.

« Tous les emplois seront préservés », s’est vanté le chef de l’État, estimant que « Photowatt est définitivement sauvé ». Ainsi 345 salariés continueront à travailler dans l’usine et 85 d’entre eux « seront employés par EDF dans le bassin d’emplois de 60 kilomètres autour Bourgoin-Jallieu », a précisé le chef de l’État visiblement très au fait des détails de l’opération.

En outre, EDF devrait investir plusieurs dizaines de millions d’euros pour maintenir à flot l’entreprise, dont l’usine tourne au ralenti depuis son redressement judiciaire le 1er novembre dernier et dont les carnets de commande sont vides.

« Formellement, c’est le tribunal qui décidera mais je serais extrêmement étonné qu’il décide qu’EDF n’est pas un repreneur crédible », a nuancé Nicolas Sarkozy. Ledit tribunal doit se prononcer le 21 février.

L’annonce suscite des réactions mitigées chez les Verts. « L’exploitation politique qui en est faite par Nicolas Sarkozy est d’autant plus malvenue que c’est le moratoire sur le photovoltaïque décidé par l’actuel gouvernement qui a donné le coup de grâce à Photowatt », rappelle le vice-président du Grand Lyon Bruno Charles. Car l’instauration en décembre 2010 d’un moratoire sur les installations et la baisse des tarifs de rachat par EDF ont entraîné la faillite de nombreuses petites entreprises du secteur photovoltaïque.

Parallèlement, le Chef de l’État a annoncé la création d’un tarif de rachat spécifique, plus élevé, pour les panneaux made in France. « Il va y avoir un tarif plus élevé, d’au moins 10%, quand l’électricité sera produite à partir de panneaux fabriqués en France, c’est-à-dire à partir de 60% de valeur ajoutée produite en France », a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, qui annonce un décret « d’ici à quelques semaines ». Celui-ci risque toutefois de se heurter aux règles européennes de libre concurrence.

Pour y pallier, Bruno Charles « appelle l’État et la commission européenne à créer un label de qualité environnementale et sociale, pour que nous puissions acheter des panneaux photovoltaïques fabriqués localement, par exemple chez Photowatt ou Bosch dans la région lyonnaise - ou au moins produit en Europe, plutôt que dans les pays qui font du dumping écologique et social. »

Publié le : mercredi 15 février 2012, par Michael Augustin