Ils ont tenté d’y mettre le feu

Un squat de Roms attaqué à Vaulx-en-Velin

Sur la chaussée, les restes calcinés d’une voiture brûlée. La carcasse n’y est plus mais les restes éparpillés par terre et le mur noirci d’un petit atelier indiquent l’endroit de l’incendie, qui a secoué dans la nuit de dimanche à lundi la rue Beauséjour à Vaulx-en-Velin. Une ruelle pavillonnaire, à deux pas du canal de Jonage.

Le propriétaire du véhicule fait partie de la communauté Rom. Il croyait l’avoir mis à l’abri. Car ils avaient dit qu’ils reviendraient tout bruler. Ils, se sont une poignée d’individus qui avaient attaqué la nuit précédente ce squat, installé dans une ancienne usine et sa maison attenante.

80 Roms logent ici, dont nombre d’enfants. « Il y a un bébé de 15 jours et un autre de 7 mois », indique Marie. « En tout, une dizaine d’enfants en bas âge ». Ils s’y sont installés le 28 avril dernier, après l’incendie accidentel qui avait dévasté leur ancien squat, situé chemin du Catupolan, également à Vaulx-en-Velin.

Samedi soir vers 22h, 3 ou 4 personnes ont caillassé la maison, brisant la plupart des vitres. « Avec des cailloux gros comme ça », précise Marie, une bénévole appelée en catastrophe, indiquant avec ses mains la taille d’une noix de coco. Affolés, les occupants sortent du bâtiment, préviennent quelques associations et la police.

Les forces de l’ordre, arrivées rapidement sur place, n’ont toutefois procédé à aucune arrestation. « Les policiers m’ont juste dit de faire rentrer les Roms », raconte Marie.

Si bien que les individus ont mis leur menace à exécution, revenant le lendemain. Dès 20h, ils auraient tourné en voiture autour du site, selon les dires des occupants qui ont reconnu le véhicule. Ce n’est toutefois que vers 23h30 qu’ils sont passés à l’acte, lançant des cocktails Molotov par dessus la clôture. L’un des engins a atterri dans la cour, sans faire de victime. Un autre s’est déversé sur le toit d’un atelier de mécanique voisin. Si la toiture en tôle ondulée n’a pas pris feu, « en dessous tout à fondu », déplore Didier, le propriétaire de l’atelier. Puis, ils ont mis le feu à la voiture garée derrière.

« L’autorité judiciaire a été saisie et une enquête est en cours », indique la préfecture. « Les auteurs des faits sont activement recherchés. »

« S’ils reviennent, on saura les accueillir. J’habite juste là », menace Didier, en indiquant un petit pavillon en face de l’atelier. « J’ai ce qu’il faut. »

Publié le : lundi 12 mars 2012, par Michael Augustin