Meeting électoral à Eurexpo

Sarkozy fustige Hollande qui « se moque du monde »

Venu présenter ses propositions pour les banlieues, Nicolas Sarkozy n’a finalement parlé que de François Hollande et des socialistes. Pendant 45 minutes, le président de la République s’est livré à une attaque en règle contre son adversaire, le taxant d’indécision et l’accusant de « mentir » aux Français. Avant de s’en prendre au Parti socialiste, coupable, selon lui de « l’explosion de la violence et de la délinquance », de « la destruction de notre système d’intégration » et « des plus grands scandales au cours des 30 dernières années ».

Devant une audience acquise à sa cause, entre 8000 et 12 000 personnes selon l’UMP, et une marée de drapeaux tricolores, Nicolas Sarkozy a pilonné la gauche tous azimuts. Revigoré par des sondages le donnant en tête au premier tour (mais toujours largement battu au second), le président sortant a lâché ses coups sans retenue.

« Dans une campagne présidentielle, on ne peut pas mentir », a clamé le candidat UMP, accusant François Hollande tantôt de « parler de rien, (de) s’engager sur rien », tantôt de « fuir le débat » et de pratiquer « le double, le triple, le quadruple langage ».

Retraites, taxation des haut revenus, nucléaire, euthanasie, fonction publique, sur tous ces sujets, le président de la République a accusé son challenger de « mentir aux Français » et de « se moquer du monde ».

Particulièrement virulent, il a pour la première fois agité le chiffon rouge d’une victoire de la gauche. « Si le parti socialiste gagnait les élections, comment cela se passerait-il ? Comme en 1981 ? comme en 1988 ? comme en 1997 ? », a-t-il lancé sous les huées de ses supporters.

« J’en ai assez de recevoir des leçons », s’est écrié le président sortant, avant de s’en prendre à la proposition de François Hollande de supprimer le mot race de la constitution. « Le mot race a été écrit dans le préambule de 1946, et ici (à Lyon) on comprend que ce mot a été écrit avec le sang, le sang des Français libres, le sang des résistants, le sang des fusillés et le sang des déportés des camps d’extermination pour que nul n’oublie jamais les millions de victimes de la plus grande entreprise raciste que le monde ait connue », s’est-il emporté.

Devant une salle chauffée à blanc aux cris de « on va gagner, on va gagner » et « Nicolas président », le candidat UMP a lancé charge sur charge. Dans ce concert de tirs nourris, le plus grand succès à l’applaudimètre revenait sans conteste à l’immigration. Des sujets tels que les « pressions communautaires », la burqa et le droit de vote accordé aux étrangers furent vigoureusement acclamés. Suivis de près par les 7 heures de travail obligatoire pour les bénéficiaires du RSA et la suspensions des allocations familiales pour les enfants qui sèchent l’école.

« La France est un peuple libre, frondeur, qui ne laissera personne décider à sa place », a lancé Nicolas Sarkozy, concluant son discours sur un « Françaises, Français, j’ai besoin de vous ».

Ceux qui attendaient de nouvelles propositions sont en revanche restés sur leur faim. Le candidat n’a pas perdu un mot sur son programme. Et rien non plus sur les banlieues.

Toutes les photos du meeting sont sur www.flickr.com/lyoninfo.

Publié le : samedi 17 mars 2012, par Michael Augustin