Devant 3000 personnes

A Lyon, Marine Le Pen fustige le « fascisme doré » des banques

« Je suis une candidate incorruptible dans une classe politique vendue et corrompue », a lancé la candidate du Front national aux 3000 sympathisants venus l’écouter dans l’Amphithéâtre, une salle de spectacle lyonnaise. « La gauche et la droite ont laissé le pouvoir à une véritable dictature des banques et des marchés financiers, un fascisme doré qui ne dit pas son nom », a-t-elle clamé.

A deux semaines du premier tour, celle que les sondages ne créditent plus que de 13 à 16% des intentions de vote, était venue à Lyon donner un nouvel élan à sa campagne. N’attirant que 3000 supporters, contre 10 000 pour Mélenchon, Hollande et Sarkozy, elle est toutefois la seule à faire payer l’entrée à ses meetings : 5 euros (gratuit pour les chômeurs et moins de 18 ans).

Gollnisch s’en prend à la presse et raille Eva Joly

Avant l’arrivée de la candidate, le local de l’étape Bruno Gollnisch s’était employé à chauffer la salle. Le député européen a fait huer la presse, accusée de comptes-rendus trop « squelettiques » des meetings frontistes. « Ne Mélenchon pas » et « il faut pas confonttreuh », a-t-il enfin lâché, singeant l’accent norvégien de la candidate écologiste Eva Joly, « à qui nous souhaitons tous un prompt rétablissement ».

Puis, tailleur noir, foulard multicolore noué au chemisier, Marine Le Pen a lancé une attaque en règle contre « ce fascisme doré, cette oligarchie financière et bancaire qui s’attribue en permanence parachutes dorés, retraites chapeau et bonus indécents, mais (qui) refuse de financer notre économie réelle pour mieux continuer à jouer au casino. »

Devant une assistance survoltée, elle s’est alors érigée en « seule candidate de la révolte populaire, (qui) n’accepte pas que les Français soient volés comme au coin d’un bois ». Ceux-ci payeraient « de plus en plus de taxes, mais ils ont de moins en moins en face, moins de tribunaux, moins de prise en charge, moins de sécurité, moins de policiers, moins de gendarmes », a-t-elle énuméré, ainsi que « des transports de plus en plus chers ».

Mélenchon « l’idiot utile »

Talonnée, voire dépassée dans les sondages par Jean-Luc Mélenchon, elle s’est violemment prise au candidat du Front de gauche, qui l’avait traitée de « semi-démente ». Marine Le Pen lui a alors retourné le compliment, qualifiant son collègue au parlement européen, copieusement hué par la salle, d’« idiot triplement utile ».

« Jean-Luc Mélenchon est d’abord l’idiot utile de François Hollande puisqu’il permet de se défouler au premier tour avant d’espérer voter au second tour pour le candidat socialiste », a-t-elle lancé. « Mais il est aussi l’idiot utile de Nicolas Sarkozy puisqu’il affaiblit Hollande au premier tour permettant au candidat UMP d’espérer créer une dynamique pour le second tour. Il est enfin l’idiot utile de François Hollande et de Nicolas Sarkozy réunis puisqu’il trompe des électeurs qui croient s’attaquer au système en votant pour lui au lieu d’apporter leur suffrage à la seule candidate antisystème : Marine Le Pen. »

Puis, elle s’est faite pêle-mêle la défenseure des automobilistes « considérés comme des vaches à lait », des commerçants et des petits producteurs, menacés par la « tyrannie » des grandes surfaces, et des Bretons « qui se battent vaillamment contre ces grosses compagnies pétrolières qui naviguent sous pavillon de complaisance », faisant allusion à l’affaire Erika.

Elle a enfin lancé un vibrant appel à la mobilisation. « Sur qui peut-on compter pour que cela s’arrête ? Sur le peuple français. Mais il faut maintenant qu’il se remue. Je veux qu’on se remue partout en France », a-t-elle martelé. « Pas une voix ne doit manquer. Le 22 avril, nous ferons le plein. La vague bleu marine deviendra à 20h sur les écrans, à l’annonce des résultats, un véritable raz-de-marée, le raz-de-marée du changement, de la révolte populaire », s’est-elle écriée, devant une foule en liesse, drapeaux hissés, scandant son nom.

Toutes les photos du meeting sont sur www.flickr.com/lyoninfo.

Publié le : dimanche 8 avril 2012, par Michael Augustin