Le résistant s’est éteint à 97 ans

Décès de Raymond Aubrac : réactions

Le décès de Raymond Aubrac qui s’est éteint mardi 10 avril dans la soirée, à l’âge de 97 ans, à l’hôpital militaire du Val de Grâce, a suscité de nombreuses réactions de la part de la classe politique lyonnaise.

Le maire de Caluire Philippe Cochet a tenu à honorer la mémoire d’un homme « au passé héroïque dont la bravoure n’avait d’égale que la gentillesse et l’humilité », ajoutant que « c’est un homme au passé exemplaire qui s’est éteint. Il est de celles et ceux qui, alors que la France vivait l’un des épisodes les plus troubles de son histoire, ont refusé la défaite, agissant au péril de leur vie. »

Le député lyonnais Michel Havard dit souhaiter « rendre hommage à l’action de ce grand résistant », citant Winston Churchill en écrivant « ce n’est que quand il fait nuit que les étoiles brillent. » Pour l’élu « le décès de Raymond Aubrac endeuille notre pays et notre ville et nous rappelle tristement cette période sombre de notre histoire », rappelant que Raymond Aubrac s’était engagé « pour un idéal, celui de la liberté et de la libération de la patrie ».

Même son de cloche chez Michel Mercier, qui souligne que le résistant « s’est attaché toute sa vie à transmettre aux générations suivantes l’histoire et les enseignements de la résistance française. » Le garde des sceau a estimé que « sa vie, de son rôle durant la seconde guerre mondiale à ses actions d’aujourd’hui, doit être un exemple pour chacun d’entre nous. »

La maire de Vénissieux, Michèle Picard, rappelle de son côté l’engagement politique de Raymond Aubrac : « Nous perdons une grande figure de la résistance française, nous perdons un camarade précieux, engagé aux côtés du Parti communiste », écrit-elle. « Raymond Aubrac était un rempart contre l’oubli, contre le renoncement, contre l’inacceptable, un rempart pour l’humanité. »

« Aux origines du mouvement Libération-Sud, dont le rôle fut essentiel dans l’unification des mouvements de résistance, Raymond Aubrac et son épouse Lucie, décédée en 2007, ont formé un couple héroïque dont la mémoire impose le respect et appelle l’admiration », note Jean-Jack Queyranne, avant de conclure : « Aujourd’hui, une conscience libre et engagée s’est éteinte. »

Gérard Collomb a rendu hommage à l’« une des figures les plus héroïques de la Résistance, un homme dont le nom est à jamais lié au combat des valeurs contre la tyrannie de la barbarie nazie », ajoutant que « l’exemple de Raymond Aubrac ne doit jamais cesser de nous inspirer. »

« Tout au long de sa vie, Raymond Aubrac fut compagnon de route du Parti communiste français », souligne également le député de Vénissieux André Gerin, qui loue « une personne hors du commun », avant de conclure : « Raymond Aubrac, c’est l’honneur et la fierté de la France. »

Une vie de résistant

Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel, est né le 31 juillet 1914 à Vesoul (Haute-Saône). Fait prisonnier par les Nazis le 21 juin 1940, il s’évade avec l’aide de sa femme et tous deux gagnent la zone libre. Ils participent au mouvement de Libération-Sud.

Le 21 juin 1943, Raymond est arrêté par la Gestapo à la maison du Dr Dugoujon, aux côtés notamment de Jean Moulin. Interrogé par Klaus Barbie au siège de la Gestapo, il réussit à s’échapper lors d’un transfert du boulevard des Tchécoslovaques vers la prison de Montlluc, à nouveau avec l’aide de sa femme. En février 1944, Raymond Aubrac rejoint Londres et le Général de Gaulle. En 1944, il est nommé commissaire régional de la République pour la Provence.

Publié le : jeudi 12 avril 2012, par Michael Augustin