Le Rhône a une fibre d’avance

Haut débit : 95% de Rhodaniens connectés à la fibre en 2020

« On avait 15 ans d’avance et on essaie de les conserver », clame Denis Longin, vice-président et porte-parole du Conseil général. Dès 1995, le département du Rhône a en effet fait le choix de la fibre optique et déployé un réseau de 4100 km, qui relie la quasi-totalité des communes du Rhône. Un choix visionnaire qui est toujours d’actualité, à l’heure où d’autres départements sont encore aux balbutiements de l’Internet à très haut débit.

La première délibération du département dans le domaine date de 1990, prise sous l’impulsion de l’ancien sénateur et technophile René Trégouët. A l’époque, l’initiative faisait rire. « Les habitants se sont un peu moqués. Même les élus n’en sentaient pas vraiment la nécessité », se souvient Michel Thien, l’actuel vice-président en charge du numérique. « Ils demandaient à quoi ça allait servir. »

20 ans plus tard, 70% de la population est connecté au réseau rhodanien. L’infrastructure a été construite à l’époque par Time Warner qui a également supporté les deux tiers des investissements. 190 millions d’euros ont ainsi été apportés par l’entreprise américaine, 84 millions étant restés à la charge du département. Depuis le réseau a été racheté par Numéricâble.

Si la fibre optique arrive aujourd’hui dans 283 communes du département, elle ne va pas pour autant jusqu’à chez l’abonné. Le raccordement des foyers et entreprises, le dernier kilomètre, se fait encore en cuivre, par des câbles coaxiaux, moins performants. Une situation qui est amenée à changer d’ici à 2020. A cette échéance, 95% des abonnés doivent être directement raccordés à la fibre.

Pour cela, le Conseil général a conclu des conventions avec France Télécom pour environ 80% du marché et SFR qui récupère les 20% restants. Seules une soixantaine de communes dans les cantons d’Anse, d’Amplepuis et du Bois-d’Oingt ne font pas partie de l’accord.

Les applications ne sont pas en reste

« Le Rhône était le premier département à avoir créé un compte Twitter », s’écrie Denis Longin. Le compte @rhone_fr comptait 2467 abonnés au moment où cet article a été rédigé. Un chiffre qui augmente d’une centaine par mois. Le Conseil général annonce sur son fil d’info des travaux de voirie et des manifestations à venir.

Le centre Erasme, un organisme départemental de recherche, créé en 1998 a, lui, imaginé un grand nombre d’applications pour les collèges, musées et autres seniors. On lui doit entre autres le Webnapperon qui permet aux personnes âgées de rester en contact avec leurs proches via Internet, ainsi que nombre de projets pilote dans les collèges.

Grâce au site laclasse.com des élèves ont ainsi pu partir à la découverte d’une exoplanète accompagnés virtuellement par un auteur de science fiction, ou construire un aqueduc romain en collaboration avec les conservateurs du musée gallo-romain. « Ça permet aux collégiens de travailler sur des sujets qui sont difficiles à appréhender sinon », se félicite Denis Longin.

Quant au site rhone.fr, entièrement développé en interne, il doit s’enrichir d’ici la fin de l’année d’un espace numérique. « Quelque chose de très interactif », promet le vice-président du Conseil général. Des factures en ligne et un agenda partagé pour les assistantes maternelles figurent parmi les pistes annoncées.

Publié le : mercredi 9 mai 2012, par Michael Augustin