Pour soutenir Thierry Braillard

Législatives : Collomb écrit aux électeurs de la première

Alors que Cécile Duflot et Benoît Hamon sont annoncés vendredi à Lyon pour soutenir le candidat officiel du PS et des Verts, Philippe Meirieu, Gérard Collomb jette ses dernières forces dans la bataille. Pour appuyer le dissident Thierry Braillard, il sort son plumier.

Agrégé de lettres classiques, le maire de Lyon affectionne tout autant l’écriture moderne. Non sans un certain succès. A la primaire socialiste il avait déjà pris la plume entre les deux tours pour écrire aux Lyonnais et leur dire tout le bien qu’il pensait de François Hollande. Le résultat fut immédiat. Tandis que Martine Aubry était arrivée en tête à Lyon au premier tour, le Corrézien a battu la Lilloise au second.

Ne souhaitant pas s’arrêter en si bon chemin, le sénateur-maire se fend donc d’une nouvelle missive, distribuée dans toutes les boîtes à lettres de la première circonscription, pour soutenir cette fois-ci son adjoint aux sports Thierry Braillard.

Publiée par Lyon Capitale on peut y lire que son poulain doit « affronter une candidature se réclamant du Parti socialiste, imposée par les instances parisiennes ». Et le maire de reprocher à Philippe Meirieu, qu’il ne cite jamais nommément, de « refuse(r) régulièrement au Conseil régional de voter des projets essentiels pour l’agglomération », avant de pointer que « ce candidat et sa suppléante n’étaient pas favorables à la candidature de François Hollande » lors de la primaire socialiste. Pas plus que le PRG Thierry Braillard d’ailleurs, dont la formation avait présenté son propre candidat. Mais cela ne figure pas dans la lettre.

Rien de bien nouveau en somme. Pas plus que l’indignation que le courrier en question a suscitée chez « ce candidat et sa suppléante ». Nathalie Perrin-Gilbert, la suppléante en question, fustige ainsi dans les colonnes de Lyon Mag « la haine, l’invective et le mensonge », traduits selon elle dans ladite lettre. « Gérard Collomb portera longtemps la responsabilité de cette attitude et de ces propos qui ne sont pas dignes du politique ni de la démocratie », s’étrangle la mairesse des Pentes. Avant de conclure : « Je fais confiance aux électeurs et électrices pour démêler le vrai du faux, et pour voir où se situent la constance de l’engagement et l’honnêteté intellectuelle ».

Un épisode dont lesdits « électeurs et électrices » se seraient sans doute bien passé, mais qui risque de connaître un épilogue. Thierry Braillard, qui depuis le début de la campagne joue sur l’ambiguïté en puisant allégrement dans la quincaillerie visuelle du PS, reste en effet sous la menace d’une contestation pour « atteinte à la sincérité du scrutin ».

Publié le : jeudi 7 juin 2012, par Tony Truand