Dans la première circonscription

Meirieu/Collomb : une guerre qui laissera des traces

C’est en conquistador que Gérard Collomb a monté les marches de la préfecture, dimanche soir, un large sourire aux lèvres. Avec Thierry Braillard dans son sillage et entouré d’un aréopage de fidèles, le maire de Lyon était venu savourer sa victoire. Victoire sur le « khmer vert » Philippe Meirieu, mais aussi sur Martine Aubry qui a eu l’outrecuidance d’investir un candidat à Lyon, sans l’approbation du maire de la ville. Une victoire qui signe la fin (provisoire) d’une guerre fratricide qui laissera des traces dans la gauche lyonnaise.

Gérard Collomb tient sa vengeance, trois ans après les européennes de 2009. Lui qui n’avait jamais digéré que Martine Aubry avait alors imposé Vincent Peillon comme tête de liste, alors que le maire voulait placer son compagnon d’armes et maire du 3ème, Thierry Philip. C’est donc un autre Thierry, Braillard de son patronyme, qui lui a permis de laver l’affront.

« Mensonges » et « désinformation »

Arrivé une demie heure après le sénateur-maire, Philippe Meirieu, le visage fermé, s’est contenté de lire une déclaration. « Le Maire de Lyon a engagé tout son poids pour faire élire celui qu’il pensait être le meilleur défenseur de l’intérêt d’une ville dont il se pense être le propriétaire. Il a dévoyé gravement cette élection législative, au mépris de l’intérêt national et contre les instances de son parti », a-t-il fustigé, dénonçant les « mensonges répétés contre moi et de la campagne de désinformation dont (il a) été victime ».

« Puisque (Thierry Braillard) est arrivé second, je ne participerai pas au deuxième tour dimanche prochain. Je suppose que ni lui, ni le Maire de Lyon ne souhaitent le soutien d’un ’khmer vert’, ’apparatchik’, ’arriviste et opportuniste sans convictions’ », a-t-il poursuivi, rappelant les petits noms dont il eut été affublé pendant la campagne. Avant d’appeler néanmoins « les électeurs de gauche à se mobiliser pour battre la droite dimanche prochain. »

Quant à son propre avenir, le vice-président régional indique : « je continuerai aussi mon combat, sous des formes que je n’ai pas encore déterminées. » Le fera-t-il aux prochaines municipales à Lyon, où les Verts devraient présenter des listes autonomes ? Et si oui avec quel succès ? Aux régionales, fort de ses 17,82%, il a pu peser sur la composition de l’exécutif de Jean-Jack Queyranne. Mais au premier tour des législatives, dimanche, aucun des trois autres candidats écologistes n’a dépassé les 10%. Un tel score menacerait alors les Verts de disparaître du Conseil municipal.

A moins que Philippe Meirieu ne puisse retenter sa chance, si jamais le Conseil constitutionnel estime que la présence du logo du PS sur deux bulletins différents a été de nature à porter atteinte à la « sincérité du scrutin ». N’importe électeur de la circonscription peut saisir la haute juridiction. Dimanche, Thierry Braillard s’est voulu serein. « Tout ce que j’ai pu faire a été validé par la jurisprudence du Conseil constitutionnel », a-t-il indiqué.

Publié le : lundi 11 juin 2012, par Michael Augustin