Mise en place à partir du 22 septembre

L’Ouest lyonnais : le tram-train arrive à la rentrée

Il est venu porter « une bonne nouvelle ». Le président de région Jean-Jack Queyranne a annoncé que 24 rames de type tram-train (250 places) ont été livrées pour être mises en place progressivement entre Sain-Bel, Brignais et Saint-Paul. Il était temps, le déploiement était initialement prévu pour fin 2011. Un retard « normal » pour la directrice régionale de la SNCF, Josianne Beaud.

Plus rapide, plus maniable et mieux adapté aux arrêts fréquents, le tram-train doit faciliter la vie des 200 000 habitants de l’Ouest lyonnais (50 communes). Qui pour l’instant boudent très largement le train au profit de la voiture. La SNCF n’assure que 6500 des 270 000 déplacements quotidiens dans cette zone, soit quelque 2,4%.

Un investissement massif

Pour inverser la vapeur, la Région a investi 294 millions d’euros depuis 2007. Les lignes Sain-Bel - Saint-Paul et Brignais - Saint-Paul ont été électrifiées, les gares modernisées et du nouveau matériel roulant acheté.

Il y avait de quoi. « Le service était léger, chaotique », se souvient Jean-Jack Queyranne. L’Ouest lyonnais était alors desservi par des autorails diesel, surnommés vanille-fraise en raison de leur couleurs rouge et crème. « Il y avait aussi des vanille-myrtille », sourit le président de région. « Puis, la gare Saint-Paul vivait une vieillesse tranquille et peu animée. »

Rhône-Alpes joue les cobayes

La Région passe alors commande de 24 rames tram-train auprès d’Alstom. Souci, le fabricant français n’en a jamais fabriqué. Contrairement à ses concurrents allemand, Siemens et suisse, Stadler, qui font rouler ce genre de matériel depuis de nombreuses années, y compris en France.

En attendant, la SNCF déploie fin 2009, à quelques mois des élections régionales, des rames 73500 sur les trois lignes de l’Ouest lyonnais. Ces autorails diesel dernière génération (150 places) devaient permettre aux usagers de patienter, le temps que les ingénieurs d’Alstom fignolent leurs prototypes.

Développé à partir du tram lyonnais, le tram-train d’Alstom n’obtient son homologation que le 22 juin dernier, avec neuf mois de retard sur le planning. « C’est normal qu’il y ait des retards quand on développe du nouveau matériel », trouve Josiane Beaud. Alstom doit néanmoins des pénalités à la Région, affirme Jean-Jack Queyranne, qui reste toutefois silencieux sur leur montant.

Les nouveaux horaires prévoient dès la rentrée, un train tous les quarts d’heure aux heures de pointes entre Saint-Paul et Sain-Bel et toutes les demi-heures vers Brignais et Lozanne. Si l’infrastructure arrive à absorber un tel trafic. Car 90% du trajet est en voie unique avec seulement quelques évitements pour permettre à deux trains de se croiser.

Le tunnel des deux amants, en voie unique, entre Gorge de Loup et Ecully constitue notamment un véritable goulet d’étranglement. Aux heures de pointe, il verra passer 16 trains par heure. « Une véritable horlogerie suisse », soupire Bruno Flourens, directeur régional de RFF, gestionnaire du réseau ferroviaire. Si bien qu’il planche d’ores et déjà sur un moyen de passer le tunnel en double-voie. Un chantier estimé entre 40 et 50 millions d’euros.

Doubler la fréquentation

Les trams-trains seront progressivement mis en service entre le 22 septembre et le 9 décembre. Seule la ligne Saint-Paul - Lozanne, pas encore électrifiée, gardera ses 73500. L’objectif est d’atteindre 13 000 voyageurs par jour en 2013 et 20 000 en 2020.

Capable de rouler également en ville, le tram-train pourrait d’ailleurs un jour arriver à la Part-Dieu, voire à l’aéroport. Aucun projet concret n’est toutefois encore à l’étude.

Publié le : dimanche 1er juillet 2012, par Michael Augustin