Évolution

Darwin fête ses 200 ans à l’Orangerie de la Tête d’Or

« Pour nous c’était évident qu’il devait y avoir une exposition sur Darwin en 2009 », raconte Vincent Daulin, chercheur à l’Université Lyon 1 et l’un des deux commissaires de l’exposition Évolution... Révolution qui se déroule à l’Orangerie du parc de la Tête d’or. Car nous fêtons cette année non seulement le bicentenaire de la naissance du naturaliste anglais, mais aussi les 150 ans de la publication de L’Origine des espèces, l’œuvre fondamentale du chercheur.

Pendant trois mois et demi, l’exposition retracera la vie et l’œuvre de Charles Darwin. Quelques 70 panneaux explicatifs, des crânes de Camarasaurus et de l’homme de Néandertal, un bac à sable pour fouilles archéologiques, mais aussi des espèces vivantes, de la mouche du vinaigre aux pigeons, expliquent la sélection naturelle, découverte par Darwin. Une théorie, que Sylvain Charlat, l’autre co-commissaire explique par une anecdote : « deux gazelles s’enfuient devant un lion. Alors que le lion s’approche, l’une des gazelles dit à sa copine : "on va laisser tomber, on n’arrivera pas à courir plus vite que lui." L’autre lui répond : "J’essaie surtout de courir plus vite que toi." » Un principe que Charles Darwin appela « Survival of the fittest », faussement traduit par « Survie du plus fort », sinon la terre serait toujours peuplée de dinosaures. Il s’agit plutôt d’une sélection au profit de l’espèce la plus adaptée.

La principale attraction de l’exposition devrait être la serre à papillons, où une centaine de spécimens exotiques attendent les visiteurs. « Les papillons sont une bonne illustration du phénomène de l’évolution », explique Sylvain Charlat. « En 2006, aux Iles Samoa, en Polynésie, une espèce de papillons était menacée par une bactérie qui tuait les mâles. En l’espace d’un an, soit dix générations, quelques mâles ont réussi à muter et devenir résistants ». Cette nouvelle espèce de mâles a donc remplacé l’autre, décimée par la bactérie.

L’autre raison est le succès d’une exposition sur les papillons qui avait rassemblé en 2003, au même endroit, quelque 30 000 visiteurs en trois semaines. « Il y avait des fils d’attente d’une heure », se souvient Frédéric Pautz, le directeur du jardin botanique du parc. Qui ne serait pas mécontent de rééditer l’exploit. Ainsi, 102 papillons de 33 espèces différentes ont été lâchés ce matin. Comme leur durée de vie est courte, une semaine à deux mois, d’autres lâchers sont prévus toutes les une à deux semaines. La plus grosse des espèces exposées est l’Argema, un papillon jaune qui peut atteindre en liberté une envergure de 32cm.

Infos : Du 15 octobre au 31 janvier à l’Orangerie du parc de la Tête d’or. De 12h à 17h en semaine, de 10h à 12h et de 13h à 18h le week-end. Entrée gratuite. Des visites spécifiques sont prévues pour les écoles. Inscription : www.jardin-botanique-lyon.com

Publié le : mercredi 14 octobre 2009, par Michael Augustin