Entre Saint-Paul et Sain-Bel

Le tram-train entre en gare

Plus silencieux, plus joli, plus fin, le nouveau tram-train de l’Ouest lyonnais semble faire l’unanimité. En service depuis le 24 septembre sur la ligne Saint-Paul – Sain-Bel, via l’Arbresle, il desservira également Brignais début décembre, puis Lozanne… un jour.

Une bonne nouvelle pour les 230 000 habitants de l’Ouest lyonnais (35 communes), qui pour l’instant boudent très largement le train au profit de la voiture. La SNCF n’assure que 6500 des 270 000 déplacements quotidiens dans cette zone, soit quelque 2,4%.

Pour inverser la vapeur, 294 millions d’euros ont été investis. Les lignes Sain-Bel - Saint-Paul et Brignais - Saint-Paul ont été électrifiées, les gares modernisées et du nouveau matériel roulant acheté. Un projet financé à hauteur de 70% par la Région, aux côtés du Grand Lyon (7%), du Conseil général du Rhône (4,5%) et des communes concernées (1,5%). Les 17% restants ont été pris en charge par Réseau Ferré de France (RFF), la SNCF et l’État.

C’est qu’il y avait urgence. « Le service était léger, chaotique », se souvient Jean-Jack Queyranne. L’Ouest lyonnais était alors desservi par des autorails diesel, surnommés vanille-fraise en raison de leurs couleurs rouge et crème. « Il y avait aussi des vanille-myrtille », peints en mauve et crème.

Rhône-Alpes joue les cobayes

La Région passe alors commande de 24 rames tram-train Dualis auprès d’Alstom. Un matériel qui peut atteindre les 100 km/h et transporter 250 personnes (100 places assises et 150 debout). Il est également mieux adapté aux démarrages et arrêts fréquents qu’un train classique.

Souci, le constructeur français n’en a jamais fabriqué. Contrairement à ses concurrents allemand, Siemens et suisse, Stadler, qui font rouler ce genre de matériel depuis de nombreuses années, y compris en France.

Le temps que les ingénieurs d’Alstom fignolent leurs prototypes, la SNCF déploie alors fin 2009, à quelques mois des élections régionales, des rames 73500. Ces autorails diesel de dernière génération (150 places) devaient permettre aux usagers de patienter. Ce n’est que le 22 juin dernier, que les engins d’Alstom obtiennent leur homologation. Avec neuf mois de retard sur le planning.

Un nouveau cadencement

Violet et vert, le nouveau tram-train circule toutes les 15 minutes aux heures de pointe, et toutes les demi-heures le reste de la journée sur la ligne Saint-Paul – Sain-Bel qui compte 13 arrêts. Quand tout va bien.

« Le moindre grain de sable provoqué par un problème aux passages à niveau, ou dans le tunnel des Deux-amants peut entraîner des retards en cascades », relève Nadine Vacher, présidente de Sataly, une association d’usagers. Car 90% du trajet est en voie unique avec seulement quelques évitements pour permettre à deux trains de se croiser. « Une véritable horlogerie suisse », soupire Bruno Flourens, directeur régional de RFF, gestionnaire du réseau ferroviaire. Si bien qu’il réfléchit d’ores et déjà au moyen de rajouter une deuxième voie dans le tunnel. Un chantier estimé entre 40 et 50 millions d’euros.

Doubler la fréquentation

Les trams-trains seront progressivement mis en service entre le 24 septembre et le 9 décembre. Seule la ligne Saint-Paul - Lozanne, pas encore électrifiée, gardera ses 73500. L’objectif est d’atteindre 13 200 voyageurs par jour en 2013 et 20 000 en 2020.

Publié le : lundi 24 septembre 2012, par Michael Augustin