6 ruches sur l’Hôtel de région

Rhône-Alpes fait son miel à la Confluence

La Confluence a gagné 300 000 habitantes d’un coup le 22 juin dernier. Petites, rayées jaune et noir, elles bourdonnent désormais sur le toit de l’Hôtel de région.

Lyon paradis des abeilles ? Il faut le croire. La ville compte quelque 200 ruches référencées par les services vétérinaires. Un chiffre auquel il faut ajouter tous les apidés ayant élu domicile dans des cheminées abandonnées et d’autres endroits délaissés.

Depuis juin, 300 000 copines supplémentaires de Willy et Maya sont arrivées. Hébergées depuis 2007 par le Conseil régional Rhône-Alpes, elles viennent de faire le déménagement de Charbonnières à la Confluence.

Installées sur le toit de l’Hôtel de région, elles bénéficient d’une vue imprenable sur les balmes de la Saône. « Elles évoluent dans un rayon de 3 km », explique Sosthène Fayolle, l’apiculteur qui s’occupe de ces petites bêtes. De quoi aller butiner jusqu’à Fourvière.

Tradition familiale

Chez les Fayolle, on est apiculteur depuis 1938. Une tradition familiale transmise de père en fils, puis en petit-fils. Ce dernier est aujourd’hui à la tête de plusieurs centaines de ruches qu’il déplace dans toute la région au gré des fleuraisons, entre la plaine de l’Ain et les hauteurs savoyardes.

Les six ruches de la Région, elles, ne bougent pas. Leur miel permet ainsi de déceler la variété de plantes présentes dans leur rayon d’action. Mais également de détecter les polluants qui se posent sur les fleurs en milieu urbain. Le premier cru de Confluence, attendu en juin prochain, sera à ce titre riche en enseignements.

Les abeilles en danger

Chaque ruche compte environ 10 000 occupantes à la sortie de l’hiver et 60 000 au plus fort de la saison estivale. A Charbonnières, elles fabriquaient jusqu’à 100 kilos de miel par an, qui était ensuite distribué aux Rhônalpins, notamment à l’occasion des Apidays, une fête annuelle organisée dans le cadre du programme Abeille, sentinelle de l’environnement. Lancé en 2005 par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), ce programme a pour but d’informer le grand public sur les dangers qui pèsent sur les apidés.

Utilisation intensive de pesticides, développement de monocultures, disparition des haies et des prairies fleuries, urbanisation grandissante mais aussi réchauffement climatique et parasites nouveaux, menacent la survie des abeilles. Ces insectes sont pourtant essentiels pour la biodiversité, puisqu’ils contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs et à fruits de la planète. « Notre agriculture, sous l’influence d’un modèle intensif, a créé des dégâts considérables sur l’environnement et les ressources naturelles », dénonce Jean-Jack Queyranne, président du Conseil régional.

On estime entre 20 et 30% la perte hivernale chaque année. « Si on ne faisait rien, dans quelques années, il n’y aurait plus d’abeilles », note Sosthène Fayolle. Bien que les apiculteurs s’efforcent de remplacer les colonies disparues, leur nombre diminue de plus en plus. Rhône-Alpes comptait ainsi 91 100 ruches en 2010, contre 104 500 dix ans plus tôt.

Publié le : mercredi 17 octobre 2012, par Michael Augustin