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Atoubus

Adapter l’offre de bus à l’évolution de l’agglomération, tout en rationalisant la petite centaine de lignes qui quadrillent le territoire, pour réaliser des économies, voilà les objectifs du projet Atoubus que le Sytral vient de présenter.

Les bus à Lyon, ce sont 540 000 voyages quotidiens, soit 40% du total (50% se font en métro et 10% en tram). Or, l’agglomération change. La création de nouveaux pôles économiques, de loisir ou de santé modifie les besoins. Par exemple, suite à l’ouverture de l’hôpital femme-mère-enfant à Bron, la ligne 28, qui dessert ce pôle hospitalier, a vu sa fréquentation augmenter de 50%. Douze nouveaux bus articulés avaient alors été mis en service sur cette ligne, mais le réseau n’a pas été repensé dans sa globalité. « Certaines lignes n’ont pas été touchées depuis une dizaine d’années », note Bernard Rivalta. Les nouvelles lignes de tram et les extensions du métro ont aussi apporté leur lot de désordre. « On empile les adaptations [du réseau de bus, ndlr], qui à la sortie n’ont plus aucune cohérence », déplore le président du Sytral.

Voilà donc Atoubus, censé mettre de l’ordre dans tout ça. Si le projet est encore à son tout début, quelques grandes lignes se dessinent déjà :
- Le nouveau réseau sera articulé autour de 26 lignes dites « structurantes ». Elles auront des horaires identiques de septembre à juin, avec un bus environ toutes les cinq minutes. Exit donc le service réduit pendant les petites vacances. Certaines seront prolongées, comme la 36, étendue jusqu’au Perollier à Ecully et la 13, qui terminera alors sa course à Grange Blanche. Ces lignes principales seront épaulées par 35 lignes « complémentaires » et 10 « de proximité » qui quadrilleront les quartiers. 23 lignes spécifiques, desservant les zones industrielles ou transportant des scolaires, complèteront le dispositif.
- Des liaisons transversales. Le réseau actuel pèche par son organisation en étoile, du centre de Lyon vers la périphérie. 17 lignes transversales permettront dans le futur de se déplacer de banlieue à banlieue.
- L’offre sera rééqulibrée. « Nous avons détecté des secteurs en sous-offre et d’autres en sur-offre », explique Valérie Guillou, directrice d’exploitation au Sytral. Parmi ces derniers, la Presqu’île qui pourrait perdre certaines de ses dessertes au profit de zones en expansion, comme Vaulx-en-Velin, le quartier des Buers à Villeurbanne, la Buire dans le 3ème, mais aussi la Part-Dieu. Car le centre d’affaires remplace désormais la Presqu’île comme principal pôle d’attraction lyonnais, dans une enquête menée en 2006 auprès de 11 000 ménages.
- Pour plus de lisibilité, les terminus multiples et itinéraires changeant à certaines heures seront supprimés.
- « Nous souhaitons accompagner le plus près possible la progression de REAL », promet Bernard Rivalta. De nouvelles dessertes seront alors crées autour des gares à Saint-Priest, Jean Macé, Sathonay et Feyzin.

Economies

Mais l’heure est aussi aux économies. En cause, le versement transport, acquitté par les entreprises et administrations. Il représente 37% du budget. « C’est la grande inconnue », reconnaît le président du Sytral. Car, avec la crise, 5 millions d’euros pourraient manquer à l’appel cette année. La réorganisation devra donc aussi permettre de diminuer les dépenses d’exploitation (334,4 millions en 2009).

Calendrier

D’octobre 2009 à mars 2010, le projet sera présenté aux élus et techniciens des collectivités. Ensuite, le grand public aura six mois pour le consulter. Suivra alors la préparation du nouveau réseau (aménagement de voiries, définition des horaires, formation des conducteurs) qui durera jusqu’en juin 2011. Puis, le Sytral lancera une campagne de communication, pour que tout le monde soit prêt en septembre 2011. « On n’est pas au bout de nos peines », soupire néanmoins Bernard Rivalta. « Dès qu’on change quelque chose, c’est difficile. »

Infrastructures

D’ici là, le Sytral aura connu quelques autres évolutions :
- L’autorité des transports s’apprête à commander de nouvelles rames de tram de 40m de long, contre 32m pour celles en service aujourd’hui.
- Des bus hybrides devront faire leur apparition, a annoncé Georges Barriol, vice-président du conseil général en charge des transports.
- Les voies en site propre devront doubler d’ici à la fin de la mandature en 2014, avec la construction de 80km supplémentaires.

Publié le : vendredi 16 octobre 2009, par Michael Augustin