Départ de la rue de la Ré

La Banque de France déménage à la Confluence

205 ans après sa création et au terme de 156 ans de présence en Presqu’île, la succursale lyonnaise de la Banque de France quittera fin janvier prochain son siège de la rue de la République pour s’installer à la Confluence. Un déménagement qui s’accompagne de nombreuses suppressions de poste en Rhône-Alpes.

Un bâtiment écologique de 6 étages qui offre 5892m² attend les 200 agents travaillant à la succursale lyonnaise. Recouvert de cuivre, il est classé THPE (très haute performance énergétique). Des puits canadiens pour tempérer l’air, des panneaux solaires pour produire de l’électricité, d’autres pour réchauffer l’eau du restaurant d’entreprise, ainsi qu’une gestion centralisée de l’énergie permettent de limiter la consommation à 40 kWh par m² et par an.

200 ans histoire

Tout a commencé le 24 juin 1808. Huit ans après la naissance de la Banque de France, Napoléon 1er ordonne par décret impérial la création des deux premières succursales en province, à Lyon et Rouen. Installés d’abord au 6 Grande rue des Capucins sur les Pentes de la Croix-Rousse, les 43 agents de l’époque déménagent en 1857 rue Impériale (l’actuelle rue de la République), une artère fraîchement percée par le préfet de l’époque, Claude-Marius Vaïsse. Des locaux que l’établissement occupe encore aujourd’hui.

Petit à petit, le volume des pièces et billets traités par la succursale lyonnaise et les contraintes de sécurité nécessitent en 2001, la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de Gerland. Sécurisé et adapté à la gestion industrielle des espèces, il abrite les services de caisse, tandis que l’accueil du grand public et des entreprises est resté en centre-ville.

L’établissement lyonnais, première succursale en province par l’activité, aura accueilli 25 000 personnes en 2012. Il traite 6000 dossiers de surendettement et examine 11 000 bilans d’entreprise par an.

Plan social

L’inauguration du nouveau bâtiment, le 9 novembre, a été accueillie par des dizaines de manifestants mobilisés par l’intersyndicale maison. L’objet de leur colère : un plan de réorganisation qui prévoit en Rhône-Alpes la concentration de l’essentiel de l’activité sur les sites de Lyon et Grenoble, la fermeture des bureaux de Vienne et Roanne et la suppression de 250 emplois sur 700. « Nous perdons la proximité du service public », s’étrangle Guy Stumpp, secrétaire adjoint du comité d’établissement.

Une crainte partagée par Jean-Jack Queyranne. « Les territoires ont le sentiment d’être délaissés par la Banque de France », a rappelé le président du Conseil régional. Mais pas par son homologue du Conseil général, Michel Mercier. « J’avais dans mon village une succursale dans un joli hôtel particulier. C’était beau, mais tout change. Il faut aller de l’avant. », a estimé l’élu.

Publié le : vendredi 9 novembre 2012, par Michael Augustin