Numérique

Lyon planche sur la ville ultra-connectée

Haut débit, mobilité, maitrise des dépenses énergétiques, sont au menu de la démarche Lyon ville intelligente. Gérard Collomb a présenté ce jeudi un bilan d’étape fixant les objectifs économiques de la collectivité à l’horizon 2025.

Derrière ce slogan Lyon, ville intelligente, il faut voir une grande marmite dans laquelle mijotent une galaxie de projets. Un bouillon de culture pour faire émerger des start-up et un levier de croissance pour des entreprises nationales qui y trouvent un terrain pour tester de nouveaux produits innovants.

C’est le cas d’Erdf, en charge du réseau électrique en France. L’entreprise teste depuis 2010 son compteur intelligent Linky. « C’est la première brique des réseaux intelligents qui permet de piloter à distance sa consommation et localiser plus vite les pannes », explique Didier Nadal, directeur régional chez Erdf. 155 000 de ces boitiers ont été installé dans l’agglomération. Ils permettent aux Lyonnais d’optimiser leur consommation électrique, en fonction des heures de la journée. 500 personnes doivent travailler sur ce projet pendant 10 ans.

Le Grand Lyon compte aussi 500 nouvelles installations photovoltaïques par an, reliées aux réseaux et dont l’énergie produite est directement consommée dans la ville.

Smart grid à la Confluence

Autre exemple, les Smarts grids mis en place par Toshiba et l’agence environnementale japonaise Nedo à la Confluence. Ces réseaux intelligents permettent la gestion optimisée de la consommation électrique des habitants, à l’échelle d’un quartier ou d’une ville.

« La ville intelligente c’est aussi de travailler avec des entreprises comme Bouygues Immobilier, qui conçoit l’immeuble basse consommation », a fait remarquer le directeur marketing de Toshiba Systems, Alain Kergoat, après avoir montré en temps réel sur une tablette la consommation électrique d’un appartement témoin. La première pierre de ces 3 bâtiments intelligents à énergie positive à la Confluence baptisés Hikari sera posée en mai. Une trentaine de véhicules électriques, rechargées grâce à des panneaux solaires, doivent également débarquer en septembre.

L’information numérique au cœur de la mobilité

Les transports en commun ne sont pas en reste. Le projet Optimod’ Lyon, sur lequel travaillent IBM et Veolia Transdev doit accoucher d’ici la fin de l’année d’un navigateur GPS tous modes sur mobile en temps réel. Une première mondiale.

Un autre projet consiste à prédire le trafic en contexte urbain. Il doit permettre à l’utilisateur de planifier son itinéraire intégrant Vélo’v, bus, métro, ou encore auto-partage, et ceci grâce à des informations fournies en temps réels sur l’état du trafic. Un livreur pourra ainsi éviter certaines heures, ou emprunter un itinéraire différent à cause de travaux, évitant d’être englué dans un bouchon. « Il existe aujourd’hui des outils en temps réel mais monomode ou des outils multimodes mais qui ne donnent pas d’informations en temps réel », pointe Alain Pittavino, président de Cityway, chez Veolia Transdev.

Connectée mais pas trop

A la question pourquoi il n’y a pas à Lyon de Wi-Fi dans l’espace public alors que la ville intelligente est notamment basée sur le haut-débit, Gérard Collomb a répondu qu’il fallait gérer les contradictions entre les aspirations d’une ville technologique et moderne et la crainte des ondes exprimée par certains. « C’est le rôle des élus politiques d’équilibrer les choses », a-t-il estimé.

Info : www.grandlyon.com

Publié le : vendredi 22 février 2013, par Xavier Thouvenot