Présentation du compte administratif 2012
« Ça va être dur », soupire-t-on dans les couloirs de l’Hôtel de ville. La raison : les dotations de l’état baissent et les dépenses s’envolent. Un « effet de ciseau » qui grignote de plus en plus les finances de la ville.
Après un gel en 2012 et une diminution de 2,5 millions d’euros en 2013, les dotations que l’État verse à la ville de Lyon continueront leur baisse : - 3,8 millions d’euros en 2014 et - 7,5 millions en 2015 selon les calculs, optimistes, de l’Association des grandes villes de France.
A ce manque à gagner s’ajoutent des dépenses nouvelles liées au nouveau fonds de solidarité entre les villes riches (dont Lyon fait partie) et les pauvres. Des versements en hausse continue : 659 000 euros en 2012, 1,6 millions en 2013, 2,5 millions en 2014 et 4,4 millions en 2015. Sans oublier le coût des nouveaux rythmes scolaires, évalué à 5 millions d’euros par an. Ni la hausse des cotisations retraite à partir de 2013, estimée à 2,4 millions par an. Au total un trou de 19,3 millions d’euros dans les finances de la Ville.
« La situation va se compliquer un peu », reconnait Gérard Collomb. Un euphémisme. « On va se donner les marges de manœuvre pour continuer à investir », annonce le sénateur-maire. En clair : une nouvelle hausse des taux d’imposition en début de la prochaine mandature est d’ores et déjà actée. Comme lors des deux précédentes qui ont connu des augmentations de 5% en 2002 et de 6% en 2009.
Pour l’instant, les finances de la ville se présentent encore « en grande forme », selon Gérard Collomb, l’effet de ciseau entre les recettes et dépenses ne se faisant pas encore sentir. La dette de la ville est certes en légère hausse de 6 millions d’euros à 346,9 millions, soit 711 euros par Lyonnais. Mais elle reste à un niveau bien inférieur à 2009 lorsqu’elle a atteint les 434 millions.
Une situation financière encore saine qui a permis d’investir 660 millions d’euros entre 2008 et 2014, soit 110 millions par an, autant que sous la précédente mandature. Et 60 millions de plus que prévu en début de mandature, en raison de la construction d’une nouvelle cuisine centrale pour la restauration scolaire et la transformation de nombreuses cantines en self.
Une santé financière qui doit toutefois beaucoup au niveau historiquement bas des taux d’intérêt, ainsi qu’aux droits de mutation, que la Ville perçoit sur les transactions immobilières. Celles-ci affichent une santé insolente : 22,1 millions d’euros en 2012, soit deux fois plus qu’en 2000. Un montant qui devrait rester stable en 2013, grâce au rachat d’une quarantaine d’immeubles de la rue de la République par un fonds anglo-quatari. Avant d’amorcer une décrue sous l’effet de la crise.
Malgré la hausse prévisible des impôts locaux en 2015, les Lyonnais restent faiblement imposés comparés aux habitants d’autres grandes villes. Un Lyonnais avec une personne à charge paie ainsi 600 euros de taxe d’habitation, ce qui classe la ville tout en bas de l’échelle. La taxe foncière s’élève, elle, en moyenne à 282 euros. Seul Lille affiche un montant inférieur (217 euros).
Publié le : jeudi 9 mai 2013, par