Développement du très haut débit

350 millions pour connecter tous les Rhônalpins à la fibre

Le Conseil régional vient de voter une enveloppe de 350 millions d’euros pour amener la fibre optique dans tous les foyers et toutes les entreprises rhônalpins d’ici 2025. Un pari pas gagné d’avance.

« La France a pris du retard », se désole Jean-Jack Queyranne, le président du conseil régional. Seulement 18ème en Europe, selon le baromètre FTTH Market Panorama, l’Hexagone compte moins de 5% d’internautes ayant accès à la fibre optique. Très loin de la Lituanie qui dépasse les 30%.

Pour rattraper son retard, le gouvernement français a adopté en février 2013 le plan France très haut débit. Il prévoit d’investir 3 milliards d’euros sur 10 ans. L’objectif est d’arriver à une couverture totale du territoire en 2023. La région Rhône-Alpes représentant un dixième de la population française, quelque 300 millions d’euros devraient être investis ici.

Moins optimiste, le Conseil régional table sur un déploiement complet à l’horizon 2025. Pour y arriver, il compte verser 300 à 350 millions d’euros en plus des subventions de l’État. Reste à trouver la même somme auprès des huit Départements rhônalpins. Au total, les collectivités devront investir environ 1 milliard d’euros pour installer 1,8 millions de prises de fibre optique.

Droit de préemption des opérateurs privés

L’effort des collectivités ne concerne toutefois que les zones non préemptés par des opérateurs privés, soit en Rhône-Alpes les 47% du territoire les moins denses. Dans les zones urbaines et périurbaines, les grandes sociétés de télécommunication bénéficient de droits exclusifs. Mais ne sont soumis à aucune obligation contractuelle.

Rien ne garantit donc aujourd’hui que ces entreprises privées couvrent réellement les zones qu’elles ont préemptées. Et si elles le font, aucun calendrier de déploiement ne leur est imposé.

Pourtant, l’enjeu est stratégique. « La qualité des télécommunications est aujourd’hui le troisième critère pour le choix d’implantation des entreprises, devant les transports et après la facilité d’accès aux marchés et la disponibilité de personnel qualifié », pointe André Friedenberg, en charge du dossier à la Région.

Et les utilisations potentielles ne manquent pas : télémédecine, gestion intelligente de l’énergie ou encore information multimodale dans les transports sont quelques-unes des applications que le très haut débit (100 Mbps ou plus) rendra possibles.

Publié le : mardi 25 février 2014, par Michael Augustin