Collomb contre Buffet
Relativement épargné au premier tour, le Grand Lyon a bien connu sa vague bleue dimanche soir. La droite a multiplié les conquêtes au second tour et est passée devant la gauche au conseil communautaire. Tous les yeux se tournent désormais vers les maires sans étiquette.
Rillieux-la-Pape, Décines-Charpieu, Mions, Saint-Priest, Pierre-Bénite, Grigny, Francheville, Tassin-la-Demi-Lune, Saint-Fons et Collonges-au-mont-d’or sont autant de villes qui sont passées sous pavillon umpiste. Des résultats qui changent le rapport de force au conseil communautaire. Dimanche soir, la répartition des sièges n’était pas encore définitivement connue. Si la gauche espère en sauver entre 72 et 75, la droite est assurée de repasser devant. Mais pas suffisamment pour obtenir à elle seule la majorité absolue.
Comme en 2001, le salut vient des maires sans étiquette, rassemblés dans le groupe Synergie. Comme en 2001, Gérard Collomb compte bien les rallier à sa cause au nom de la cohérence entre ville-centre et agglomération. « Nous allons nous rassembler pour gagner la Métropole », a-t-il annoncé dès dimanche soir dans son QG de campagne.
Pour cela, le PS compte aussi sur l’image très droitière du patron de l’UMP dans le Rhône Philippe Cochet dont les relations sont tendues avec les maires indépendants, souvent divers-droite. Dans le passé, le maire de Caluire les avait exhortés à voter avec la droite sous peine de leur opposer des candidats UMP aux élections. « Notre chance est le maire de Caluire qui est un tel repoussoir qu’on devrait lui ériger une statue », n’a pas manqué de relever Jean-Yves Sécheresse, patron du PS au conseil municipal.
Sauf que l’UMP, qui appelle d’ores et déjà au « respect du vote des électeurs », a choisi le président du groupe UMP François-Noël Buffet comme candidat. Le maire d’Oullins, réélu dès le premier tour, présente l’avantage d’être plus consensuel.
La fin de l’hégémonie du PS, qui régnait sans partage depuis 2008 dans l’hémicycle de la rue du Lac, fait aussi la joie des petites formations de gauche. Les Verts, qui auront a priori sept conseillers communautaires (cinq de Lyon, un de Vénissieux et une de Villeurbanne), contre huit précédemment, se frottent déjà les mains. « Ces sept pèsent plus que les huit d’avant », s’est félicité Pierre Hémon, président du groupe écologiste au Conseil municipal. Tout comme la mairesse du 1er Nathalie Perrin-Gilbert, qui conserve son siège au Grand Lyon. « C’est au maire de Lyon de réunir », a-t-elle lancé à l’adresse de Gérard Collomb.
Publié le : lundi 31 mars 2014, par