Élection du président de l’agglomération

Comment François-Noël Buffet veut gagner le Grand Lyon

« Si on dit que le président du Grand Lyon est toujours le maire de Lyon, on n’a pas besoin d’élection. » François-Noël Buffet (photo), candidat UMP à la présidence de la communauté urbaine, affirme croire en ses chances de succéder le 16 avril à Gérard Collomb. C’est pourtant loin d’être gagné.

Depuis sa création le 1er janvier 1969, les maires de Lyon successifs ont toujours présidé le Grand Lyon. Louis Pradel, Francisque Collomb, Michel Noir et Raymond Barre se sont ainsi succédé à la tête de la communauté urbaine avant l’élection en 2001 de Gérard Collomb. Est-ce une fatalité ?

Si les défenseurs de ce principe pointent les dysfonctionnements de la (jeune) communauté urbaine Marseille Provence Métropole, où le socialiste Eugène Caselli et le maire UMP Jean-Claude Gaudin se sont affrontés de 2008 à 2014, ses adversaires cite le cas de Bordeaux. La cohabitation était en effet beaucoup plus apaisée entre Alain Juppé et Vincent Feltesse (PS). Elle tire toutefois à sa fin, puisque l’UMP est désormais majoritaire à la Communauté urbaine de Bordeaux et a d’ores et déjà récupéré celle de Marseille.

La vague bleue des municipales, emportera-t-elle aussi Gérard Collomb ? Rien n’est moins sûr. Pourtant, l’UMP a effectivement gagné de nombreuses villes grandlyonnaises : Saint-Fons, Décines, Mions, Chassieu, Rilleux-la-Pape, Francheville, Grigny... « Sur les 58 communes de la communauté urbaine, 49 sont désormais de droite, divers droite ou centre droit. Ce qui fait, en nombre de voix sur l’agglomération lyonnaise, 190 000 voix pour notre famille politique et 170 000 pour notre opposition », rappelle François-Noël Buffet.

En nombre d’élus, le compte n’y est toutefois pas. Le groupe UMP ne devrait ainsi réunir qu’entre 42 et 45 élus, celui de l’UDI une dizaine, alors que l’assemblée compte 162 conseillers. Comme en 2001, ce sont donc les maires du groupe Synergie, issus notamment des petites communes du Val de Saône, qui feront pencher la balance.

Plutôt classés à droite, ils soutiennent néanmoins Gérard Collomb depuis 13 ans. « Il ne faut pas qu’il y ait des bisbilles entre la ville-centre et l’agglomération », explique Michèle Vullien, maire sans étiquette de Dardilly. En échange, Gérard Collomb a su intégrer nombre de non socialistes dans son effectif de 40 vice-présidents. Ils ne seront toutefois plus que 25, la nouvelle limité légale.

Pour gagner le soutien des maires indépendants, François-Noël Buffet multiplie les promesses, comme la préservation des zones pavillonnaires dans les petites communes, le renforcement des transports en commun dans les secteurs mal desservis et la « déconcentration des services au plus près des habitants et des élus », sans toutefois préciser lesquels. Il va jusqu’à promettre au maire socialiste de Villeurbanne, Jean-Paul Bret une nouvelle salle pour l’Asvel dans sa commune, sans trop savoir où la construire.

Après avoir été auditionné, comme son homologue de Lyon, par les élus de Synergie, le maire d’Oullins estime avoir un total de 83 conseillers acquis à sa cause. Cela fait tout de même 6 de moins qu’en 2001, où il avait perdu le bras de fer contre Gérard Collomb. « Nous allons nous rassembler pour gagner la métropole », avait annoncé le président sortant dès le soir du second tour des municipales. Comme en 2001.

Publié le : jeudi 10 avril 2014, par Michael Augustin