La pollution provoque 1 maladie sur 3

L’air reste mauvais en Rhône-Alpes, la France sanctionnée ?

Avec 83 jours d’alerte à la pollution, dont 70 jours dus au dépassement des normes européennes, l’année 2013 était encore mauvaise en matière de qualité de l’air. La situation était certes encore pire avant mais la France risque désormais des sanctions européennes. Toutefois, des solutions existent. Encore faut-il les mettre en œuvre.

Les Rhônalpins sont inquiets. 83 % d’entre eux se préoccupent de la qualité de l’air qu’ils respirent, d’après une étude réalisée par Ipsos pour Air Rhône-Alpes. Et pour cause, 30% des maladies humaines ont pour l’origine la pollution. La mauvaise qualité de l’air coûte ainsi chaque année entre 20 et 30 milliards d’euros à la France, notamment en raison des dépenses de santé. L’année 2013 était « pourtant une petite année », précise Alain Chabrolle, le président de l’institut. Rien à voir avec 2011 où les seuils ont été dépassés pendant plus de 100 jours, presque un jour sur trois.

La bonne nouvelle, la qualité de l’air s’améliore malgré tout depuis douze ans dans la région, notamment grâce aux efforts réalisés par l’industrie et l’amélioration des moteurs des voitures. Entre 2004 et 2013, la pollution au dioxyde de soufre a ainsi baissé de 68% et celle au benzène de 66%. En revanche, les particules fines, qui ont empoisonné l’air des Rhônalpins début mars (photo), ne reculent que 18% (PM10) et 27% (PM2,5) depuis 2004.

Les normes européennes continuent ainsi à être dépassées régulièrement. « Ce n’est pas la faute de la météo », précise Marie-Blanche Personnaz, directrice générale d’Air Rhône-Alpes. « Le stock de pollution est trop important. » Dès que le vent fait défaut, les polluants s’accumulent et déclenchent des alertes préfectorales.

Si bien que la France s’expose désormais à des sanctions de la Commission européenne. « Non seulement les normes ne sont pas respectées mais les plans de prévention ne sont pas jugés à la hauteur des enjeux », s’indigne Christophe Deblanc, chef de service à la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). L’amende peut atteindre 10 à 30 millions d’euros par an, sans compter d’éventuelles astreintes journalières. « Il est très important de réagir vigoureusement maintenant ! », conclut Christophe Deblanc.

Les Rhônalpins semblent prêts à faire des efforts. Un sondé sur deux envisage ainsi une action individuelle afin d’améliorer la situation. Et les solutions existent : rouler doucement voire utiliser les transports en commun ou encore éviter de bruler des déchets végétaux. « Cinquante kilos de déchets brulés polluent autant que cinq mille kilomètres parcourus en voiture diesel », insiste le président d’Air Rhône-Alpes. D’autant que la pratique est désormais interdite sur tout le territoire.

Sans oublier de remplacer les appareils de chauffage anciens, notamment les poêles au bois. Un équipement moderne peut ainsi réduire les émissions de particules de 70% et alléger la facture de 1000 euros par an. De plus, des aides à l’achat sont proposées par l’État et la Région. « L’Autriche a adopté de telles aides il y a 15 ans. Aujourd’hui, le pays est le leader mondial des appareils de chauffage au bois », note Alain Chabrolle.

Publié le : mercredi 16 avril 2014, par Michael Augustin