Les statistiques sont mauvaises
Économie en berne, chômage en hausse, tous les indicateurs sont dans le rouge en Rhône-Alpes. Rares sont les secteurs, comme le tourisme, qui s’en sortent.
« Pas de dynamisme » intitule l’Insée son analyse de l’économie rhônalpine en 2013. Ladite « économie est placée sous le signe de l’inertie pour la deuxième année consécutive. La reprise se fait attendre », résument les statisticiens.
Presque tous les secteurs sont touchés, en commençant par l’agriculture qui a souffert en 2013 d’une « météo chaotique ». La construction de logements est restée très faible en Rhône-Alpes l’année dernière, notamment en raison d’une « baisse des ventes de logements neufs à destination des particuliers et (de) la diminution de la commande publique en provenance des bailleurs sociaux », note l’Insée. Les ventes de logements neufs ont chuté de 12 % dans la région par rapport à 2012 alors que la baisse n’a été que de 1 % au niveau national.
L’activité transport est également en berne en Rhône-Alpes. Le transport de marchandises par la route a connu une baisse de 4,7 %, incitant les entreprises du secteur à la prudence. Les investissements en véhicules de transport se sont ainsi inscrits à la baisse pour la deuxième année consécutive (-4 %), « signe d’une posture attentiste de la part des entrepreneurs », analyse l’Insée.
Ce n’est pas mieux sur les rails en Rhône-Alpes où le trafic sur le réseau TGV a également connu un tassement en 2013. Dans les gares de la région, les TGV France, TGV Europe, iDTGV et Ouigo ont donné lieu à 24 millions de montées et descentes de voyageurs, en baisse de - 1,6 % par rapport à 2012. Enfin, seules 170 000 voitures neuves ont trouvé preneur au cours de l’année passée, un recul de - 3 % par rapport à 2012.
Seul le transport aérien parvient à tirer son épingle du jeu, boosté par le segment lowcost. 9,3 millions de passagers, locaux ou en transit, ont ainsi fréquenté les aéroports de Rhône-Alpes en 2013, soit une hausse de + 1,5 %. L’essentiel de ce trafic est capté par Lyon-Saint Éxupéry, dont l’activité passagers a progressé de + 1,3 %. Le trafic a continué son report des vols classiques vers les compagnies à bas coût qui transportent désormais 25 % du nombre total de passagers, soit deux points de plus qu’en 2012. La hausse du nombre de touristes fait sourire hôtellerie qui a enregistré 27,4 millions de nuitées dans les hôtels et campings de la région, soit une évolution globale de + 1,4 %.
La mauvais dynamique de l’économie installe le chômage à un niveau élevé. 301 807 de Rhônealpins étaient sans aucun travail fin décembre 2013, soit 4 % de plus qu’un an auparavant.Toutefois le taux de chômage reste inférieur à la moyenne nationale avec 8,6% en Rhône-Alpes contre 9,8 en moyenne française fin 2013.
Dans la région, l’industrie et la construction ont perdu respectivement 5600 et 1800 emplois. Seul le tertiaire privé essentiellement marchand en a gagné un peu avec 900 créations de poste. Sans surprise, l’offre se précarise, l’emploi intérimaire connait ainsi une hausse importante de + 10 % (soit 6 000 emplois supplémentaires).
La mauvaise tenue du marché de travail se poursuit en 2014. 8000 personnes supplémentaires ont perdu leur emploi depuis le début de l’année. Ils sont désormais 309 127 à pointer à Pôle emploi en catégorie A (sans aucun emploi). Un chiffre auquel il faut ajouter les 156 025 personnes classées dans les catégories B et C (cumulant chômage et emploi). Le nombre des demandeurs d’emploi de longue durée inscrits en catégories ABC (182 160, soit 39,2 % du total des inscrits) a continué de croître en avril : + 1 % sur un mois et + 10,3 % sur un an.
Toutefois, le nombre des offres d’embauche collectées par Pôle Emploi repart à la hausse : + 6,3 % sur la période février, mars et avril 2014 par rapport aux trois mois précédents. « Ces évolutions s’inscrivent dans le contexte d’une progression de la production industrielle » en 2014, note de son côté la préfecture du Rhône.
Publié le : vendredi 30 mai 2014, par